Dakar — La grève de plusieurs jours de ses acteurs va engendrer d"'énormes conséquences" sur le fonctionnement du secteur primaire, dont la suspension des exportations des produits halieutiques, a dit à l'APS le syndicaliste Oumar Dramé.
"Cette grève a d'énormes conséquences sur le secteur primaire", a déclaré M. Dramé, secrétaire administratif de l'Intersyndicale des travailleurs du secteur primaire.
Parce que le secteur primaire concentre 70 % des activités économiques au Sénégal, selon lui, sa grève "peut engendrer beaucoup de conséquences" sur l'économie nationale.
"Dans le secteur de la pêche, tous les produits halieutiques à exporter ne le seront pas, dans la mesure où les certificats [...] de salubrité ne seront pas délivrés", a soutenu Oumar Dramé dans un entretien avec l'APS.
La grève va entraîner des "risques de pénurie du poisson", a ajouté le syndicaliste.
"Le carburant subventionné, qui permet aux pêcheurs d'aller en mer, c'est nous qui le livrons", a poursuivi M. Dramé.
Les prix de certains produits halieutiques risquent de chuter aux dépens des exportateurs, en conséquence de la grève, selon lui.
Des techniciens de l'agriculture étant concernés par la grève, il peut y avoir un retard de la distribution des semences subventionnées par l'Etat aux agriculteurs, a dit le syndicaliste.
Dans le sous-secteur de l'élevage, la grève concerne les techniciens vétérinaires chargés de contrôler les abattoirs et la qualité de la viande. "Si ces derniers sont en grève, ces produits peuvent ne pas être contrôlés..."
Le secrétaire administratif de l'Intersyndicale des travailleurs du secteur primaire affirme que "des milliards de francs CFA peuvent être perdus" à cause de la grève.
Oumar Dramé souhaite que les pouvoirs publics discutent avec les acteurs du secteur primaire des revendications à l'origine de la grève. "Nous ne réclamons ni indemnités ni augmentations. On veut juste que l'Etat respecte le protocole d'accord" qui le lie aux acteurs du secteur primaire, a précisé Oumar Dramé.
Les travailleurs en grève réclament des "fonds communs" aux pouvoirs publics, selon M. Dramé. "Ces fonds communs, c'est nous qui les produisons", a-t-il argué.