Thiès — Le mot d'ordre de grève de 48 heures non renouvelables de l'intersyndicale des travailleurs du secteur primaire actifs dans la fonction publique, entamé jeudi, a été suivi à 90%, a indiqué vendredi, le coordonnateur de ladite intersyndicale.
»Nous sommes en mesure de vous dire que le mot d'ordre de grève a été respecté à plus de 90% », a dit à l'APS, Mor Diouf, coordonnateur de l'intersyndicale des travailleurs du secteur primaire.
C'est ce que révèle le »retour favorable » par rapport au suivi du mot d'ordre de grève, obtenu auprès de leurs camarades déployés sur le terrain sur l'étendue du territoire, a-t-il dit.
»Nous ne sommes pas surpris, car nous sommes une intersyndicale bien organisée et bien représentée au niveau national », a poursuivi le coordonnateur de cette organisation qui revendique environ »2.000 membres ».
Au sujet du motif de cette grève M. Diouf a relevé le non-respect de l'un des deux points d'un protocole d'accord signé en décembre 2022 avec l'Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Fonction publique.
L'accord s'articulait autour de deux points principaux, à savoir la restitution des indemnités des travailleurs qui avaient été »supprimées à hauteur de 60% ». Ce point d'accord a été respecté, mais le deuxième point consistant à mettre sur pied un comité technique devant travailler à la mise en place des fonds communs du secteur primaire dans un délai de six mois, reste en latence.
"Malheureusement, nous sommes au mois de juillet 2023, et nous avons constaté que depuis lors, une seule rencontre a été tenue et nous estimons que pour travailler sérieusement sur la mise en place des fonds commun du secteur primaire, le comité devait respecter l'agenda qui avait été défini d'un commun accord avec toutes les parties prenantes », a dit le syndicaliste.
Déplorant ce qu'il considère comme une »posture de dilatoire et de mépris » de la part de l'Etat, après plusieurs correspondances adressées au président du comité, qui se trouve être le directeur de la fonction publique, il a noté qu'aucune suite n'a été donnée à leurs requêtes.
Selon lui, ce mouvement d'humeur vise à »alerter et avertir l'Etat » que l'intersyndicale sera »obligée de passer à la vitesse supérieure », au cas où l'Etat ne réagirait pas.
Ce qui consistera, a-t-il dit, à »définir un autre plan d'action qui va intensifier la lutte » et »probablement paralyser tout le secteur primaire, avec l'impact que cela pourrait avoir sur tous les acteurs gravitant autour des secteurs de la pêche de l'agriculture et de l'élevage ».
Disant ne pas vouloir en arriver là, il invite l'Etat à une reprise des négociations, »au grand bénéfice des populations sénégalaises ».