En Tunisie, à l'appel de plusieurs associations, 200 personnes ont entamé une marche, vendredi 14 juillet, en soutien aux migrants dans le pays. Cette manifestation intervient dix jours après la mort d'un Tunisien dans une altercation avec des migrants. Plusieurs jours de violence ont suivi dans la ville de Sfax, à l'est du pays, et de nombreux migrants ont été chassés de chez eux.
Des slogans contre le racisme, en soutien aux migrants subsahariens présents dans le pays. Pour Sadiaa Mosbah, présidente de l'association anti-raciste Mnemty, le combat continue malgré des airs de déjà-vu. En février, une manifestation similaire avait été organisée après les propos polémiques de Kaïs Saied sur la migration.
« La lassitude pour la société civile, vous le voyez bien, non, on est peut-être un peu fatigués, mais on continue, on continue tant bien que mal », confie Sadiaa Mosbah.
Plusieurs centaines de migrants ont pu être récupérés des zones frontalières où ils avaient été chassés la semaine dernière, et livrés à eux-mêmes.
« Solidarité avec les migrants »
Une action humanitaire importante, mais pas suffisante, selon Romdhane Ben Amor, chargé de communication au Forum des droits économiques et sociaux : « La réponse humanitaire, ce sera de commencer par un discours politique clair de solidarité avec les migrants, de demander aux citoyens de les accueillir et la possibilité de louer des maisons. La deuxième chose, c'est que l'État doit coordonner avec des agences onusiennes pour ouvrir des centres d'accueil dans les villes tunisiennes ».
Dans la foule, Fabien Emmanuel, 23 ans, Camerounais, est venu avec d'autres migrants se joindre à la marche. « Nous aimerions que tout le monde comprenne que nous sommes tous humains, dit-il, qu'il ne doit pas y avoir de différence entre la peau blanche et la peau noire »
Les manifestants ont également condamné la politique européenne en matière de migration. Une condamnation qui arrive au moment où la Première ministre italienne Georgia Meloni et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre hollandais Mark Rutte doivent venir en Tunisie ce dimanche pour finaliser un accord sur la migration.