La Côte d'Ivoire a cessé de vendre des contrats d'exportation de cacao pour la saison 2023-2024 après une saison des pluies particulièrement intense. Les inquiétudes concernant les approvisionnements ont poussé ces dernières semaines les prix à terme du cacao à leur plus haut niveau depuis 46 ans.
Pour une culture prospère du cacao, il faut un équilibre entre les pluies et les périodes sèches et ensoleillées. Mais, la saison des pluies, particulièrement abondante cette année, a perturbé cet équilibre. La Côte d'Ivoire a été contrainte d'interrompre ses ventes de crainte de ne pas avoir un volume de production suffisant pour les honorer.
« Quand, en général, le prix est bon, nous sommes au marché, explique Yves Brahima Koné, directeur général du Conseil café-cacao (CCC). Si le prix n'est pas bon, nous ne sommes pas au marché. C'est la situation normale d'un commerçant. Sauf que là, nous avons suspendu les ventes pendant une période particulière. À cause de la situation climatique, la production qui doit sortir de nos plantations en octobre prochain, nous pensons qu'elle ne sera pas ce que nous attendons. »
Une baisse mondiale de production
Le Conseil café-cacao espère que la prochaine phase de production, de janvier à mars, permettra d'équilibrer les volumes. Faute de quoi, l'économie du pays pourrait en pâtir : la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, dépend du cacao pour 40% de ses recettes d'exportation.
Les autres grands producteurs de cacao, Ghana, Nigeria, Cameroun, mais aussi les pays d'Amérique latine, ont également été victimes de fortes pluies tropicales. Selon le CCC, la production mondiale a baissé d'un quart depuis l'année dernière.