Au Kenya, les appels au calme se multiplient après les violences meurtrières qui ont marqué les manifestations interdites du mercredi 12 juillet, qui ont causé la mort d'au moins neuf personnes. Le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme se dit très inquiet et appelle à des enquêtes rapides sur les allégations de « sévère répression policière ». De son côté, le clergé kényan appelle le pouvoir et l'opposition à privilégier le dialogue à la confrontation.
« Les armes à feu ne devraient jamais être utilisées pour disperser des manifestants », rappelle dans son communiqué Jeremy Lawrence, le porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme.
La police kényane est accusée d'avoir usé de balles réelles pour réprimer les manifestations du 12 juillet. Le conseil appelle à ce que les enquêtes ouvertes aboutissent rapidement.
Le clergé kényan est également sorti de sa réserve ce vendredi. « Nous craignons que le sentiment croissant de désespoir ne pousse le pays vers l'instabilité et éventuellement la violence », peut-on lire dans une déclaration signée par le Conseil national des églises et la Conférence des évêques catholiques du Kenya.
Ne pas manipuler l'opinion
Ils demandent au président Ruto d'abroger cette loi de finance qui cristallise la colère des manifestants, mais leur appel s'adresse aussi l'opposition. Ils exhortent Raila Odinga à renoncer aux manifestations, qui risquent selon eux d'aggraver encore la situation économique du pays.
Ils invitent aussi l'opposant à ne pas manipuler l'opinion des Kényans, en référence à cette pétition lancée la semaine dernière présentée comme un moyen de chasser William Ruto du pouvoir. Or, la Constitution kényane stipule qu'un président ne peut être destitué que par le Parlement.