Sénégal: L'opposant Sonko appelle à un concert de casseroles après l'interdiction de son meeting

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a pris acte de l'interdiction du meeting d'investiture initialement prévu par son parti le Pastef samedi 15 juillet, « dans le souci de préserver la paix sociale ». Dans une déclaration diffusée sur ses réseaux sociaux la veille, et en « attendant une autre date », l'opposant a appelé à un concert de casseroles pour protester « pacifiquement ». Tout en dénonçant un « acharnement », il ouvre la porte aux personnalités du camp présidentiel voulant « tourner la page ».

Il n'y aura donc pas de meeting samedi, il n'y aura pas de « confrontation » dans l'immédiat, assure Ousmane Sonko. Tout en mettant en garde face à des « situations conflictuelles dans les jours à venir », l'opposant dit vouloir « laisser une chance à la paix », et appelle notamment à un concert de casseroles samedi soir, rapporte notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac :

« Ce concert vise à délivrer un message au président Macky Sall. Nous voulons aller à des élections libres, transparentes et inclusives, avec tous les acteurs politiques qui remplissent les conditions. »

« Nous allons choisir une autre date (pour le meeting d'investiture). Macky Sall est toujours dans une entreprise de liquidation de Pastef (son parti) et pour m'empêcher d'être candidat » à la présidentielle, a déclaré vendredi soir l'opposant, dans des adresses en ouolof et en français sur la chaîne de son parti, en allusion à l'interdiction de son congrès d'investiture.

Le gouverneur de Dakar avait annoncé jeudi dans un communiqué l'interdiction de ce rassemblement, prévu initialement samedi après-midi dans un stade dans la banlieue de Dakar, pour « risques de troubles à l'ordre public ».

Porte ouverte à ceux qui « ont un rôle à jouer dans ce tournant extrêmement important »

Le maire de Ziguinchor n'a pas été arrêté depuis sa condamnation, il y a un mois et demi : Il reste pour l'heure bloqué chez lui. Le statu quo, jusqu'à quand ? Ousmane Sonko, lui, ouvre une porte aux responsables du camp présidentiel :

« Macky Sall est une page tournée et on ne lit pas sur une page tournée, c'est fini. Tous ceux qui pensent qu'ils ont un rôle à jouer dans ce tournant extrêmement important, et qui ont les mains propres, n'acceptez pas que Macky Sall vous emporte dans des avenues. Vous avez votre place à nos côtés. »

De son côté, le parquet a ouvert une information judiciaire et requis un mandat d'arrêt international contre Juan Branco, avocat français d'Ousmane Sonko. Après les violences meurtrières de début juin, Juan Branco avait accusé le président Macky Sall et plusieurs personnalités du pouvoir de « crimes contre l'humanité ».

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