Le dramaturge congolais, Dondedieu Richtel Ollier Lemvo, fait partie des douze talents en écriture retenus pour la finale du concours RFI Théâtre 2023.
« Petite musique des damnés et leurs corps privés de bon Dieu », ainsi s'intitule le texte de Dondedieu Richtel Ollier Lemvo pour son ticket en finale de la compétition littéraire. Le récit est une ode drôle et puissante à l'écriture et à la vie. A travers cette oeuvre, l'auteur invite le lecteur à suivre pas à pas, à travers la ville, la dernière journée de la vie de Muda, l'aboyeur des mots. De rencontre en rencontre, les forces de la mort et de la vie s'affrontent, rendant toujours plus vive l'urgence d'écrire et de dire. Même lorsque Chien méchant lui aura tiré une balle dans le coeur, la voix de Muda continuera à clamer son poème. « Un théâtre-monde, un poème-vie », comme le décrit l'auteur.
Outre « Petite musique des damnés et leurs corps privés de bon Dieu » de Dondedieu Richtel Ollier Lemvo de la République du Congo, on retrouve également en finale « Analogie du vertige » de N'Anza Tata de la République démocratique du Congo ; « Méandres » de Natacha Muziramakenga et « Le silence qui sait tant » de Claudia Shimwa du Rwanda ; « Pandémonium » de Rolaphton Mercure et « Fifi, les tambours et les étoiles » de Stéphanie François d'Haïti...
Cette année, le comité de sélection a annoncé avoir réceptionné cent trente-cinq textes en provenance de vingt-cinq pays. Dans ce lot, davantage d'autrices. « Elles étaient 15 % à déposer un texte en 2022, elles sont 22 % cette année, lors de la dixième édition. Leur présence renouvèle, à n'en pas douter, les grilles de lecture, posant sur les structures sociales et la situation politique de chaque pays un regard neuf et agissant », a-t-il-déclaré.
Autres observations faites par le comité de lecture sont que, cette année, les candidats ont porté sur la scène les débats qui traversent l'époque contemporaine, avec, au centre, un vrai questionnement sur le statut de la parole. Entre d'une part la puissance du verbe, la nécessité de dire et de dépasser l'interdit et d'autre part le mutisme comme arme de protestation ou marque de la violence subie. « Beaucoup de pièces sur la condition des femmes, sur la paternité, sur les sexualités et sur les rapports entre tradition et modernité dans lesquelles l'éducation tient une place majeure », poursuit-il.
Le nom du ou de la lauréat(e) du Prix RFI théâtre 2023 sera annoncé le 24 septembre et le prix remis à Limoges, dans le cadre du festival Zébrures d'automne.
