En République démocratique du Congo (RDC), après la mort du député d'opposition Chérubin Okende, une enquête a été ouverte. Le suspect arrêté jeudi 13 juillet n'est autre que le policier et garde du corps-qui accompagnait le député mercredi en fin d'après-midi, à la Cour constitutionnelle, où il se rendait pour solliciter le report de son audition sur sa déclaration de patrimoine en tant qu'ancien ministre. Vendredi 14 juillet, nous apprenons qu'une deuxième personne est dans les mains de la police dans le cadre de l'enquête.
Si l'on s'en tient au récit fourni par le premier suspect, lorsque l'ancien ministre s'approche de la haute cour, il est seul au volant de sa jeep avec son garde du corps : le chauffeur avait été envoyé pour une course familiale. Le député était alors seul lors du crime, puisqu'il envoie le garde du corps déposer la correspondance dans les locaux de la haute cour.
Jusqu'à présent, le garde du corps est le seul à avoir confirmé que son patron était stationné dans le parking, et la justice vient de lancer un appel à témoins.
Pour l'heure, l'enquête judiciaire est instruite par le parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe, bien que le crime ait été commis par arme à feu. Le gouvernement a décidé d'y associer tous les services de sécurité et les services des pays alliés que nous ignorons pour le moment.
Régulièrement sollicité par les autorités judiciaires, le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme (BCNDUH) n'a pas encore reçu de demande pour son expertise, notamment en médecine légale. Le BCNDUH a déclaré suivre le dossier « de très près » depuis la disparition de Chérubin Okende.
Les évêques du Congo en appellent à la « responsabilité » des « partis politiques »
Parmi l'avalanche de réactions provoquée par ce crime, la conférence épiscopale du Congo (Cenco) se dit consternée par un meurtre inqualifiable. Elle déplore aussi un climat politique épouvantable et en appelle à la responsabilité des partis politiques, notamment « dans ce cadre de préparatifs des élections ».
00:44 Pour le porte-parole des évêques Donatien Nshole, « les discours fanatiques peuvent amener loin », donc les « responsables de partis politiques » doivent « éduquer leurs militants à être beaucoup plus sportifs »
Alexandra Brangeon La société civile réclame une enquête crédible et exhaustive. La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) demande à être associée à cette commission d'enquête pour ne pas commettre les mêmes erreurs que dans le passé : Jonas Tshiomela, coordonateur de la NSCC, rappelle le cas de Floribert Chebeya, militant des droits de l'homme et fondateur de la Voix des sans voix assassiné en juin 2010 dans des conditions similaires.
00:42 Jonas Tshiomela, coordinateur de la Nouvelle société civile congolaise appelle à une enquête multi-acteurs car «dans notre pays, plusieurs enquêtes ont été annoncées, mais on n'a jamais eu les résultats. Plus de 10 ans après la mort de Floribert Chebeya, nous n'avons pas toute la lumière sur sa mort et les enquêtes ont été ouvertes»
Alexandra Brangeon L'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) a annoncé lancer une enquête citoyenne sur « les lacunes constatées dans la réaction des services de sécurité » entre l'annonce de la disparition de Cherubin Okende jusqu'à la découverte de son corps, comme l'explique Maitre Georges Kapiamba, le président de l'Acaj.
01:00 Maitre Georges Kapiamba, le président de l'Acaj, interroge «pourquoi n'y a pas eu une mobilisation» des autorités dès la «diffusion sur sa disparition»