Sénégal: Changement des régions médicales en directions régionales de sante et de l'action sociale - Le Sutsas parle encore de médicalisation totale de la tutelle

15 Juillet 2023

Le Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas) a fustigé hier, vendredi 14 juillet, en point de presse, la situation socio sanitaire et l'érection des Directions régionales de la Santé et de l'Action sociale. Selon les partisans de Mballo Dia Thiam, « la ministre de la Santé et de l'action sociale a fait procéder à une médicalisation totale de la politique de santé par le charcutage des Direction régionales de l'action sociale (Dras) en directions régionales de santé.

Au cours du Conseil des ministres du 12 juillet 2023, le Gouvernement du Sénégal a procédé au changement des régions médicales par des directions régionales de la santé et de l'action sociale (DRSAS). Hier, vendredi 14 juillet, le Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l'action sociale (Sutsas) a tenu un point de presse à Dakar pour se prononcer sur la question. Selon Mballo Dia Thiam qui porte leur voix, un mois (14 Juin-14 Juillet 2023) seulement après le rappel à Dieu de Sidya Ndiaye, le flambeau de la lutte est repris par le Sutsas pour la matérialisation d'un accord portant « Érection des Directions régionales de la Santé et de l'Action » obtenu sous le magistère du Professeur Awa Marie Coll Seck. « En effet, le Changement de paradigme défendu en son temps après plusieurs mois de grève du SUTSAS, par la transformation des régions médicales en Directions régionales de la Santé et de l'Action Sociale privilégiant une « approche sanitaire » par les déterminants de la Santé en lieu et place de « l'approche maladie » ayant fait l'objet d'un accord Gouvernement-SUTSAS contenu dans le Décret 2020-936 du 03 avril 2020, est complètement remis en cause par le Dr Marie Khemesse Ngom qui a procédé à un demi-tour extraordinaire sur un des accords phares conclus avec le SUTSAS, à savoir le remplacement des Régions Médicales par des Directions régionales de la Santé et de l'Action sociale (DRSAS) » a-t-il fait comprendre. Pour le syndicaliste, en lieu et place, « la Ministre de la Santé et de l'Action sociale, médecin de son état, a fait procéder à une médicalisation totale de la politique de santé par le charcutage des DRAS en directions régionales de santé, et la nomination toute simple des médecins-chefs de région à leur tête tout en saucissonnant la Direction Régionale de la santé et de l'Action Sociale en deux entités distinctes, à savoir une Direction de la santé en reconfirmant les mêmes locataires d'une part et d'autre part une Direction régionale de l'Action Sociale ».

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Pour le Sutsas, ces mesures organisationnelles sont en déphasage net avec l'organisation du ministère de la Santé et de l'action sociale (Msas) et la logique d'optimisation des relations entre les niveaux déconcentrés de l'Etat et les institutions de la décentralisation.

Outre cela, le Sutsas considère comme une violation des accords qui portaient sur la valorisation inclusive de tous les acteurs en lieu et place de la médicalisation restrictive des soins. Ses nominations et changements de dénomination selon Mballo Dia Thiam ont été faits : « au seul profit de la corporation des médecins qui vont déstabiliser la coordination de l'action de l'exécutif au niveau déconcentré des régions et décentralisé des territoires ». Et d'avancer: « avec ce charcutage, la confusion va régner du fait de la multiplication des interlocuteurs régionaux pour le même secteur. Plus grave, cette logique de partition incongrue met à la marge la Direction Générale des EPS qui coiffe les hôpitaux ».

Les partisans de Mballo Dia Thiam ont dénoncé « ce charcutage et cette prise d'otage de la santé et de l'action sociale, cette déviation du projet de territorialisation des politiques publiques de santé », et appellent : « à la clairvoyance à la vigilance et au sens de l'inclusion du Chef de l'Etat dont la vision et les valeurs exprimées sont ancrées dans les vertus de l'équité, de la justice et de la responsabilité », ainsi qu'à la révision de ces mesures qu'ils jugent « injustes et précipitées ».

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