Dakar — Le Sénégal possède « le potentiel, l'expérience et le talent » pour terminer les prochaines éliminatoires de la Coupe du monde en tête de son groupe et enchaîner avec une troisième participation au Mondial, soutient le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor.
Le Sénégal a été logé dans le groupe B des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, en compagnie de la République démocratique du Congo, du Togo, de la Mauritanie, du Soudan et du Soudan du Sud. Une « poule jouable » pour les Lions, selon le président de la FSF.
« Nous ne pouvons pas, au regard de nos performances réalisées depuis quelques années, faire la fine bouche. Nous pensons que c'est un groupe jouable pour le Sénégal », a-t-il dit, en marge de la 45e assemblée générale ordinaire de la Confédération africaine de football, qui s'est tenue jeudi et vendredi, à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Le Sénégal, même conscient de ses capacités, reste dans le même temps « sur cette ligne d'humilité qui a été notre force depuis ces dernières années », a ajouté Augustin Senghor, dans un entretien avec le président de l'Association nationale de la presse sportive du Sénégal (ANPS), Abdoulaye Thiam, qui dirige en même temps la section Afrique de l'AIPS, l'Association internationale de la presse sportive.
Le président de la Fédération sénégalaise de football est d'avis que l'écart est de plus en plus ténu entre les équipes considérées comme des ténors et les autres. « Les équipes sont en train de progresser et la dernière CAN nous a réservé quelques surprises. De grandes écuries sont tombées face à de petites équipes », a-t-il fait valoir.
Augustin Senghor a promis que « tous les matchs seront pris au sérieux pour permettre au Sénégal de démarrer bien les éliminatoires et prendre la pole position. Nous nous battrons pour gagner », a-t-il assuré.
Derbys Sénégal-Mauritanie, Soudan-Soudan du Sud
« Il y a le derby de l'Ouest, entre le Sénégal et la Mauritanie. Ce sera inédit, la première fois que nous partageons le même groupe. Cela vaudra le déplacement. C'est le même peuple et c'est cela le charme du football », a souligné M. Senghor.
Il évoque par ailleurs « l'autre match derby du groupe [qui] mettra aux prises le Soudan au Soudan du Sud. C'est la réunification du Soudan ancien au sein de notre groupe ». Augustin Senghor dit s'attendre à ce que ces deux équipes font leur possible pour « brouiller les cartes, à défaut d'être les arbitres pour designer l'équipe qui va représenter l'Afrique en coupe du monde. »
« Le football est en mouvement permanent », dit-il au sujet des retrouvailles entre le Togo et le Sénégal, qui se rencontrés quatre fois en éliminatoires de Coupe du monde : 1976, 1996, 2005 et 2021.
Les Éperviers ont notamment privé le Sénégal des éditions de la Coupe du monde de 1978 en Argentine, 1998 en France et de 2006 en Allemagne.
La RDC plus à craindre que le Togo
« À l'époque, le Togo était à son summum, avec un Emmanuel Adebayor (ancien attaquant togolais) en forme, et nous nous étions sur pente descendante, mais la réalité, c'est que les choses ont changé », a analysé le président de la FSF, ajoutant que le Togo, tout comme la RDC, « sera un adversaire difficile, mais je nous sens capable de les battre et de prendre la première place ».
« Dans la hiérarchie, c'est plus la RDC qu'il faudra craindre que le Togo. Elle a plus de grands joueurs et c'est une équipe qui est en train de revenir à son meilleur niveau », a dit M. Senghor, par ailleurs représentant de la zone de l'UFOA-A à la CAF.
Il considère que « toute équipe qui voudra aller au Mondial devra se donner les moyens en battant ses adversaires ». « C'est cela qui nous habite. Notre objectif est d'enchaîner une troisième Coupe du monde. Nous en avons le potentiel, l'expérience, le talent, un entraîneur qui a un grand vécu des compétitions internationales et des éliminatoires, une fédération rompue à la tâche et surtout un apport considérable du gouvernement ».
Il estime que dans ce domaine, « la réussite est la conjonction d'ensemble des autorités étatiques, d'une fédération forte, du staff technique et de joueurs exceptionnels qui savent oublier leur valeur individuelle pour se mettre au service d'un collectif ». Sans compter l'apport « des individualités fortes qui font tout pour que le Sénégal gagne. »