Sénégal: Concert de casseroles à l'appel de l'opposant Ousmane Sonko

Des concerts de casseroles ont rententi le soir du samedi 15 juillet à Dakar et dans plusieurs localités, à l'appel de l'opposant Ousmane Sonko. Candidat à l'élection présidentielle de 2024, il entendait par cette manifestation protester contre l'interdiction de son meeting d'investiture, prévu l'après-midi, pour « risques de troubles à l'ordre public ».

L'opposant Ousmane Sonko à ce samedi soir lancé « symboliquement » le concert de casseroles, prévu à 20h30, en frappant pendant plusieurs minutes des ustensiles de cuisine devant son domicile à Dakar, selon des photos sur sa page Facebook. « Nous avons opté pour cette méthode qui nous permet de nous exprimer de la manière la moins violente possible pour émettre un message fort au président Macky Sall. Le Sénégal a besoin d'apaisement, de stabilité, de tranquillité et de liberté », a déclaré l'opposant, après des troubles meurtriers dans le pays début juin.

L'appel a été suivi dans plusieurs quartiers de Dakar et dans des villes comme Ziguinchor et Mbacké. Il l'a été beaucoup moins dans d'autres localités comme Kolda et Rufisque, selon la presse, des témoins et des images sur les réseaux sociaux.

Aux Parcelles assainies, un quartier de Dakar, Malick Diédhiou, un militant de Sonko, a participé au concert de casseroles pour « délivrer un message de paix » et « pour montrer son mécontentement, car les agissements de l'État contre Sonko sont illégaux ».

L'histoire retiendra qu'un citoyen du nom de Ousmane Sonko a eu droit à un « casserole ovation » le 15 Juillet 2023 à l'occasion de son anniversaire.Ce moment symbolisant dans le même temps un message de paix pour le Sénégal envoyé à Macky Sall, le président d'alors.

Démêlés judiciaires

Ousmane Sonko est en effet bloqué par les forces de sécurité chez lui à Dakar, « séquestré » selon lui, depuis le 28 mai. Il a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de moeurs. Un verdict qui le rend inéligible, selon ses avocats et des juristes.

Il a par ailleurs été le 8 mai condamné à six mois de prison avec sursis lors d'un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Cependant, il n'a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.

Ousmane Sonko a affirmé le soir du vendredi 14 juillet dans une déclaration qu'il « reste éligible », accusant le président Macky Sall de « complot » pour l'écarter de la présidentielle. Macky Sall s'en défend. Élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, il a déclaré le 3 juillet ne pas être candidat à la présidentielle de 2024.

 

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