On dénombre déjà plus de 70 noyades en mer au Sénégal depuis le début de l'année 2023. Avec l'arrivée de l'été, les habitants se ruent sur les plages pour chercher un peu de fraîcheur. Et les accidents se multiplient, car les courants sont trompeurs. Les maîtres-nageurs sont présents, mais ne peuvent pas sécuriser tout le littoral.
Fatimata est venue en famille profiter de la populaire plage BCEAO. « Je suis venue avec mes filles prendre l'air. Elles ne savent pas nager, mais je veille sur elles. Je reste à côté, elles ne vont pas loin », confie-t-elle.
Peu de Dakarois apprennent à nager, à cause du manque de piscines municipales. Ibrahima Fall est le président de l'Association nationale des maîtres-nageurs. Maillot fluo et sifflet autour du cou, il surveille les nageurs sur la plage avec une dizaine d'autres sauveteurs et sapeurs-pompiers. « On a délimité la zone de baignade. Nous devons surveiller les nageurs au mieux », observe-t-il.
Les plages de la région sont dangereuses à cause des baïnes, des trous d'eau, et des forts courants. La mairie de Dakar finance les maîtres-nageurs, mais le problème se situe principalement en dehors de la capitale. « Disons aux autorités d'envoyer la sécurité vers ces plages dites interdites et qui n'ont pas encore ce dispositif sécuritaire. Surtout au niveau de la banlieue, où les plages sont laissées à elles-mêmes », explique Ibrahima Fall.
Ababacar vient se baigner chaque jour et voit les comportements à risque des jeunes : « Après 19 heures, les secouristes rentrent. Les gens jouent au foot, et ensuite, ils entrent dans l'eau. Il n'y a plus de secouristes et ils se noient facilement. »
Les disparus sont principalement des jeunes de moins de 20 ans. En 2022, 347 personnes sont mortes noyées à Dakar.