Tivaouane — Les établissements scolaires de Tivaouane, dans la région de Thiès (ouest), s'organisent pour que leurs élèves ne disposant pas d'acte de naissance puissent en avoir, suite à l'incendie du service d'état civil de la cité religieuse, en 2012.
L'édifice abritant l'état civil de Tivaouane avait été incendié à l'occasion de manifestations violentes liées aux troubles préélectorales de 2012.
Les populations vivent encore les conséquences de cet acte incendie, en particulier sur le plan scolaire, de nombreux élèves ayant du mal à disposer de leur acte de naissance.
Aussi, les directeurs d'école de la commune de Tivaouane s'organisent-ils pour recenser les enfants ne disposant pas d'acte de naissance.
Des dossiers sont montés et des témoins trouvés pour des audiences spéciales à l'issue desquelles les élèves concernés obtiennent des jugements d'autorisation tardive de naissance.
Ce processus est accompagné par un responsable de l'inspection de l'éducation et de la formation (IEF) qui appuie les directeurs d'école dans leurs démarches.
Le responsable du bureau de l'état civil de la mairie de Tivaouane, Abdoulaye Mboup responsable, laisse entendre que la complexité du problème résulte aussi d'irrégularités notées, affirmant « des changements radicaux [...] ont été apportés à la transcription des actes de naissance », avant 2014.
Il précise qu'une déclaration de naissance comporte trois volets, dont la première relève du déclarant. Le volet deux est du ressort du tribunal avant la troisième étape qui concerne l'archivage.
« Les registres durent une année. Ils commencent le premier janvier et se terminent le 31 décembre. Le 31 décembre, on amène les registres au tribunal. Le président du tribunal arrête les inscriptions : on dit que les registres sont cotés et paraphés par le président du tribunal », détaille Abdoulaye Mboup.
« Si tout était normal avant 2014, il n'y aurait aucune conséquence après l'incendie des services de l'état civil de Tivaouane en 2012", a-t-il dit, en soulignant que ce constat a conduit à l'élaboration d'un plan de communication pour que les populations puissent bien comprendre la situation.
»Maintenant, dans le cadre de notre communication, on demande aux parents de rester jusqu'à ce que l'agent remplisse les 3 volets [d'une déclaration de naissance] », explique M. Mboup.
Un magistrat nommé Cheikh Anne a été d'un soutien précieux pour les populations qui applaudissent son action aux côtés des directeurs d'école et des parents d'élèves.
»Cheikh Anne déploie des efforts importants pour faciliter l'obtention des actes d'état civil par les populations », a confirmé un membre de l'équipe du service de l'état civil.
Selon le site d'information Thiès24.com, plus de 1.000 élèves de Tivaouane ne disposant pas d'acte de naissance ont raté les examens en 2022, une conséquence directe de l'incendie de l'état civil de la cité religieuse.