Ile Maurice: Rama Valayden - «La résidence de Quatre-Bornes, où Kistnen a été conduit le 16 octobre, a un lien avec un proche du pouvoir...»

C'était lors d'un congrès vendredi soir. L'homme de loi est revenu sur la mort de l'ancien agent orange, Soopramanien Kistnen, Kaya pour les intimes. Le chef de file des «Avengers» a apporté de nouveaux éléments troublants à ce dossier.

Selon lui, Soopramanien Kistnen - son corps du moins - se trouvait à l'avenue Ollier, Quatre-Bornes, entre le 16 octobre - jour de sa disparition - et le 17 octobre 2020, avant que celui-ci ne soit «jeté» dans un champ de canne à Telfair le lendemain...

Parmi les révélations que vous avez faites vendredi lors de votre congrès, vous avez indiqué que le corps de Soopramanien Kistnen avait «dormi» à l'avenue Ollier à Quatre-Bornes entre les 16 et 17 octobre 2020, avant d'être jeté dans le champ de canne à Telfair. De quelle autre information disposez-vous à ce sujet ? Avez-vous des preuves ?

Nous avons obtenu des informations selon lesquelles Soopramanien Kistnen a été kidnappé ; on l'a forcé à prendre place dans une voiture, à l'arrière d'un supermarché de Quatre-Bornes. Puis, il a été conduit dans une résidence à l'avenue Ollier, cette maison ayant un lien avec un proche du pouvoir, le vendredi 16 octobre. Cette résidence est vide et c'est là qu'on a éliminé Kaya.

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Là-bas, la victime a été torturée, puis tuée. Son corps a été déposé dans le champ de canne à Telfair, aux petites heures du matin, le dimanche 18 octobre 2020.. On le sait car le 17 octobre, des employés de Mon-Désert Alma avaient fait une tournée dans les champs et n'avaient rien remarqué. La canne ayant été fraîchement coupée, si le corps de Kistnen y était, ils l'auraient vu.

Autre révélation: vous dites que Yogida Sawmynaden se trouvait à l'hôtel Riverside à Belle-Rose, le jour de la disparition de Kistnen. Avez des informations sur sa présence en ce lieu ? N'est-ce pas là une allégation sans fondement ?

Yogida Sawmynaden attendait de voir si Kistnen avait bel et bien reçu une «correction». Il ne faut pas oublier que les dernières images où l'on aperçoit Kistnen sont celles où il attend sous un abribus dans la région de Belle-Rose. De plus, nous avons passé son emploi du temps au crible et il y a un trou entre le moment où Sawmynaden quitte le conseil des ministres et celui où il se rend à plusieurs kovils dans le Sud, notamment celui de Rivière-des-Anguilles, de La Sourdine ou encore de L'Escalier. Nous avons aussi d'autres informations, comme le fait qu'il a quitté ce jour-là son domicile à 7 h 28 et qu'il s'est rendu à son ministère avant de se rendre à la réunion du conseil des ministres. Ses mouvements entre les 16 et 18 octobre sont louches. Son emploi du temps n'a pas été creusé par la police.

Vous avez également parlé d'un bouton de chemise d'un homme «vantard» retrouvé à Telfair...

Enn bouton blé... Vous devriez passer en revue les photos de Yogida Sawmynaden au fil des ans dans la presse. Vous allez voir qu'il porte des boutons spécifiques. Li kontan fer zoli garson li. Je ne dis pas qu'il était dans le champ de canne. Mais il se pourrait qu'il ait été présent sur place à un moment donné entre les 16 et 18 octobre. À savoir que le bouton en question a disparu entre les mains de la police.

Vous avez aussi cité le nom d'Alan Ganoo dans l'affaire Kistnen sans en dire plus. Pourriez-vous préciser votre pensée ?

Alan Ganoo a donné des terrains dans la circonscription no 17 (Curepipe/Midlands) et Ganoo a utilisé les services de personnes qui auraient exécuté les ordres pour éliminer Kistnen. Il se pourrait qu'il détienne des informations. Il aurait dû être entendu par la police.

Vous avez été très violent dans vos propos - qui n'engagent que vous - envers Pravind Jugnauth et Yogida Sawmynaden. N'avez-vous pas peur des représailles ?

Les représailles ont déjà lieu. C'est pourquoi je les (NdlR, Pravind Jugnauth et Yogida Sawmynaden) ai mis au défi de venir me répondre dans un faceà-face. Mais Pravind Jugnauth ne pourra pas venir dire quoi que ce soit. Il a refusé une enquête, il avait souligné qu'il avait déjà fait son enquête et que Yogida Sawynaden était innocent. Il ne s'est pas rendu à l'enterrement de son propre agent et quand on voit l'ampleur que prend le cover-up dans cette affaire, les choses sont claires.

On parle beaucoup de l'affaire d'emploi fictif mais très peu de l'enquête sur la mort de Kistnen. Où en est-on ?

Lanket in fini mor parey kouma Kistnen ! Malgré le rapport de l'enquête judiciaire, il n'y a rien eu. Les médecins légistes n'ont jamais été inquiétés. Par exemple, il n'y a pas eu d'enquête sur la raison pour laquelle l'autopsie de Kistnen a été pratiquée à l'hôpital Jeetoo et non à Candos, alors que d'autres autopsies avaient été faites durant la même période à Candos.

Il y a eu, et je le maintiens, une réunion aux Casernes centrales en présence du commissaire de police d'alors et les médecins, sur l'autopsie lorsque le corps de Kistnen avait été retrouvé.De plus, nous nous demandons pourquoi la police a interrogé 13 bouncers proches du MSM à leur domicile. L'interpellation de Yogida Sawmynaden par la police dans le sillage de cette affaire n'est que du bluff car il n'y a rien eu après. C'est pour cela qu'on demande que les interrogatoires de Sawmynaden.

Vous avez aussi dit «ni Pravind ni Navin». Qui alors ?

Une alliance extra-parlementaire. La priorité est de redonner confiance aux Mauriciens. Il y a un désespoir généralisé au sein de la population, il faut leur donner un nouveau souffle...

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