Sénégal: Jeunes Inventeurs - «Cactus innovation» représentera le Sénégal en Allemagne

16 Juillet 2023

Le projet « Cactus innovation » vainqueur de l'édition 2023 du « Falling Walls Lab Dakar », une initiative de la Fondation Freidrich Naumaan, en partenariat avec la Délégation générale à l'Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (Der/Fj), représentera le Sénégal en Allemagne en novembre prochain, face à une centaine d'autres talents venus du monde entier.

Considéré comme une vitrine d'opportunités pour les jeunes inventeurs, à travers le monde, le Fallaing Walls s'est imposé au fil des années, comme un rendez-vous « incontournable » de l'innovation, de la créativité. Cette rencontre scientifique réunit chaque année, au moins une centaine de candidats, le porte-étendard de leur établissement d'enseignement supérieur. Au bout du processus, trois lauréats sont désignés. Tous bénéficient de l'accompagnement de la Fondation Freidrich Naumann qui en est l'initiateur.

Pour cette édition le « Fallaing Walls Lab Dakar » a regroupé au total 20 étudiants des différents établissements d'enseignement supérieur du pays. Et, le projet « Cactus innovation » des étudiants de l'Institut supérieur de formation agricole et rurale (Isfar) de Bambey a été vainqueur. « Nous avons ici, dans la salle des juniors innovateurs, créateurs, entrepreneurs brillants, avec des idées pouvant changer le monde. Oui, il faut être ambitieux. Vous pouvez changer le monde.

C'est vrai que le contexte de la recherche et de l'innovation, de la création au Sénégal reste difficile pour les chercheurs et inventeurs. Des idées révolutionnaires meurent parfois par manque d'attention ou de moyens. Mais, aujourd'hui, nous vous donnons une tribune pendant toute une journée pour célébrer l'innovation, le talent, les idées, la culture scientifique », a expliqué le Directeur régional Afrique de l'Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, Jo Holden à l'entame de la cérémonie de présentations des projets le jeudi, dans les locaux de la Délégation générale à l'Entrepreneuriat Rapide des Femmes et des Jeunes (Der/Fj).

Soutenir davantage les jeunes créateurs

Selon M. Holden, le moment est venu pour l'ensemble des acteurs de cet écosystème de « se rassembler » pour repenser et réinventer leur engagement envers les jeunes créateurs du Sénégal. « Investir dans notre avenir, c'est éveiller l'esprit d'entreprise et de la créativité chez chaque jeune du Sénégal. Vous avez 3 minutes pour présenter votre innovation en des termes simples, et nous expliquer en quoi elle est unique et en quoi elle va impacter la société et les entreprises.

Le gagnant du Falling Walls Lab Dakar, aura la lourde tâche de représenter le Sénégal à Berlin en novembre face à une centaine d'autres talents venus du monde entier. Nous comptons déjà sur lui, pour être le premier Africain à remporter la finale internationale du concours Falling Walls Lab 2023 », a-t-il ajouté.

À l'échelle nationale, le Falling Walls Lab a montré, selon ses initiateurs, « le bouillonnement » de l'univers des start-ups, les projets novateurs portés par des étudiants au sein des différents établissements d'enseignement supérieur. « Des esprits créatifs, des entrepreneurs avec de nouvelles idées, des personnes dynamiques, en bref, des personnes comme vous, peuvent prendre des risques pour faire avancer le développement de leur pays et créer des emplois en mettant en oeuvre leurs idées », a témoigné l'Ambassadeur allemand au Sénégal, Sönke Siemon.

D'ailleurs, M. Siemon a souligné que c'est dans ce cadre que son équipe travaille, depuis 2019, avec les autorités sénégalaises, pour « améliorer » les conditions et le cadre de développement du secteur privé. Ainsi, ils ont mobilisé des fonds considérables, environ 328 milliards de francs CFA, en faveur du secteur privé national. D'après l'ambassadeur allemand à Dakar, l'objectif est de créer des emplois « formels et sûrs », en particulier pour les jeunes du Sénégal, de soutenir les entreprises pour leur intégration dans le secteur formel.

Ceci, en augmentant ainsi les revenus propres de l'État et en créant une main-d'oeuvre qualifiée axée sur les besoins de l'économie. « Vous tous, 20 entrepreneurs ambitieux, avez travaillé dur ces dernières semaines, pour présenter aujourd'hui, votre projet dans le cadre du pitch. De plus, vous avez créé votre propre réseau de contacts. J'espère que vos idées se transformeront en projets couronnés de succès. Vous donnez ainsi, un exemple de ce qui peut faire avancer le Sénégal à l'avenir : des personnes intelligentes, innovantes et entreprenantes qui ont confiance en leurs grandes idées et qui ont le courage de prendre des risques », a renchéri M. Siemon.

El Hadji Malick Sagne, Vainqueur de l'édition 2023

« Nous voulons concrétiser notre projet à grande échelle »

Système de production, le « Cactus innovation », qui a remporté l'édition 2023 du « Falling Walls Lab Dakar » valorise le cactus en énergie et engrais organique. Il permet, selon ses initiateurs, de booster naturellement les rendements agricoles.

« Cela nous permet à la fois de gagner de l'argent et des produits sains sans résidus toxiques ou éléments chimiques. C'est un projet qu'on met à la disposition de la population avec un système de traçabilité pour que le client lui-même sur le marché puisse savoir ce qu'il achète, comment cela a été produit, d'où cela est produit et l'ensemble des éléments nécessaires, en limitant l'utilisation des engrais chimiques pour une bonne protection de la santé des consommateurs », a fait savoir El Hadji Malick Sagne, un des initiateurs de ce projet.

Ce jeune ingénieur des travaux agricoles à l'Institut supérieur de formation agricole et rurale (Isfar) de Bambey, a axé l'ensemble de ses travaux de recherches sur le cactus qui est une plante assez intéressante qui s'adapte à la salinité. « Je suis de la zone de Fatick et nous sommes souvent affectés par la salinité des sols et la disparition des plantes. C'est pourquoi j'ai mis en place un système de récupération de ces sols avec le cactus.

Au fur et à mesure que je continuais à faire mes études sur le cactus, je me suis rendu compte qu'il regorgeait beaucoup plus de potentialités que l'on ignore. On veut maintenant intégrer cette plante dans notre système de production pour que toute la population puisse en bénéficier », poursuit-il.

Pour mettre en place leur prototype de projet, son équipe constituée de 4 étudiants faisait des cotisations mensuelles qui leur ont permis de faire l'ensemble des analyses. En fait, ces étudiants ont réussi à mettre en place un système de production d'énergie à partie du cactus au sein de l'Isfar de Bambey dans une ferme pilote. Ils y produisent actuellement une petite quantité sur un quart d'hectare. Ce qui leur permet de faire l'ensemble de leurs travaux de recherches. « L'idéal serait de l'élargir pour avoir une quantité de production beaucoup plus importante et faire en sorte que le projet soit accessible aux agriculteurs », préconise El Hadji Malick Sagne.

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