Ile Maurice: Retour sur le lieu du crime - Nizam, 26 ans, poignardé par son futur beau-père

Dans cette rubrique hebdomadaire, nous revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes qui ont été perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années... Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont bouleversé des vies à tout jamais...

Dans la soirée du samedi 4 juillet 2015, à La Chaux Street à Mahébourg, lors d'une dispute, Rajcoomar Ramphul, pris de rage, poignarde son futur gendre Nizam Ramchurn, qui succombe à ses blessures. Retour sur ce drame familial qui a brisé deux familles.

Un appel téléphonique aurait tout déclenché. Pooja Ramphul, 23 ans, téléphone à son père Rajcoomar, un chauffeur de taxi de 44 ans, pour lui dire qu'elle veut rentrer d'une fête chez un ami à Mahébourg. La raison : elle aurait été frappée par son fiancé, Nizam Ramchurn, un habitant de Beau-Vallon de 26 ans, qui n'aurait pas apprécié de la voir fumer une cigarette. Sans perdre de temps, Rajcoomar Ramphul arrive sur les lieux et se dispute avec son futur gendre. Sous le coup d'une colère extrême, il commettra un acte irréparable : il sort une arme blanche et poignarda Nizam Ramchurn à la poitrine. Le jeune homme est transporté d'urgence à l'hôpital de Mahébourg, mais les médecins ne peuvent que constater son décès. L'autopsie, pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, attribuera le décès à un saignement interne résultant d'un coup porté au thorax.

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Une enquête policière du poste de Mahébourg est ouverte et Rajcoomar Ramphul, son épouse Sunita et ses deux fils sont interpellés car ils étaient présents au moment du drame. Pooja est admise à l'hôpital Dr Jawaharlall Nehru à Rose-Belle, avec des blessures infligées par son fiancé. Lors de son interrogatoire, le père avoue son méfait, expliquant qu'au cours de la dispute, sa colère s'est décuplée lorsque Nizam Ramchurn aurait lancé une pierre sur la voiture qu'il venait d'acheter. C'est dans cet accès de colère qu'il l'aurait poignardé. Arrêté pour assassinat, il est placé en cellule et la police objecte à sa libération sous caution. Sunita accusée de complot obtiendra la libération ultérieurement contre une caution de Rs 10 000. Ses deux fils sont quant à eux blanchis.

Bouleversements émotionnels et agression

Alors que la vie des Ramphul est bouleversée, c'est le choc et l'incompréhension chez la famille Ramchurn, qui a toujours maintenu que le jeune homme fut injustement agressé, car il n'aurait jamais pu frapper Pooja Ramphul qu'il aimait tant, d'autant plus que leurs deux familles étaient en très bons termes. Un mois plus tard, Pooja est elle-même rouée de coups dans un supermarché de Mahébourg par Jooalapasad Ramchurn, 53 ans, le père du défunt Nizam. Selon Pooja, le frère et un ami de Nizam auraient également participé à l'agression. Le suspect admettra qu'il avait effectivement agressé la jeune femme, qui aurait dû être sa belle-fille. Sous influence de l'alcool, lorsqu'il l'a vue, dit-il, ses émotions ont eu le dessus sur lui. Il affirmera aussi qu'il considérait Pooja Ramphul comme seule responsable de la mort de son fils.

Quatre ans après ce drame, soit en 2019, une charge formelle de «wounds and blows causing death without intention to kill» fut logée contre Rajcoomar Ramphul. L'affaire se poursuit en cour intermédiaire.

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