La préservation de l'environnement, une lutte de longue haleine. Le braconnage, la déforestation se poursuivent, dans les aires protégées. Des lanceurs d'alerte et des défenseurs de l'environnement pointent du doigt des autorités.
Angélique Decampe Razafindrazoary, présidente de l'association Razan'i Vohibola, une association communautaire gérée par les quatre villages autour de Vohibola, parle d'abus de pouvoir des autorités locales. « Elles donnent des autorisations de coupe dans la forêt et emprisonnent les défenseurs par des fausses accusations », déclare-t-elle, dans une vidéo publiée par Transparency International Initiative Madagascar, ce weekend.
Dans cette même vidéo, elle raconte le cas d'un braconnier qui a été attrapé en novembre 2021, et emprisonné, mais qui est, actuellement, libre. Et le cas d'un agent de patrouille assassiné, pour avoir dénoncé la corruption au niveau de la commune. « Les villageois n'ont pas le droit de porter plainte pour meurtre, et la famille et les lanceurs d'alerte ont été emprisonnés », enchaine-t-elle. Elle-même serait victime de cet abus de pouvoir.
Mise à prix
« J'ai un abonnement au tribunal de Toamasina, pour des fausses accusations. Cela va de tout et de n'importe quoi. Ma tête est mise à prix. Dernièrement encore, j'ai appris qu'on a négocié mon arrestation pour 20 millions d'ariary. Les lanceurs d'alerte, on nous trouve tout de suite. Les braconniers, on ne trouve pas leur adresse », déplore-t-elle. Jonah Ratsimbazafy, un fervent défenseur de l'environnement et des lémuriens, a, également, blâmé les sanctions des trafiquants de lémuriens à Maroantsetra, cette année. « Ils sont sursitaires!», regrette-t-il.
Le réseau de communautés locales VOI Tafo Mihaavo qui gère des ressources naturelles, dénonce, aussi, l'implication des autorités, dans la déforestation et le trafic des espèces menacées. Notre biodiversité s'éteindra à petit feu, tant que ces problèmes évoqués par des lanceurs d'alerte et les défenseurs de l'environnement ne sont pas pris au sérieux.