La République est en émoi après l'assassinat crapuleux de Chérubin Okende. Tout le monde crie à l'innocence. Le gouvernement qui condamne fermement cet acte odieux de cet ancien ministre du Gouvernement Sama Lukonde, a observé une minute de silence lors du dernier conseil des ministres. Tous les services ont été mis en branle pour retrouver les auteurs de cet assassinat. Le gouvernement a été le premier à solliciter une enquête indépendante de la Belgique et de l'Afrique du Sud. Qui est le sorcier ?
Entretemps, le chairman de Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, a interrompu son séjour à Abidjan pour regagner Lubumbashi, via la capitale dimanche16 juillet, soit 3 jours après ce crime. Il vient compatir avec les familles biologique et politique de cet ancien cadre de son parti. D'entrée de jeu, il a condamné ce meurtre, qu'il a qualifié "d'assassinat politique". Pour ce faire, Il a exigé une enquête indépendante pour interpeller les auteurs de ce crime contre l'ancien ministre des Transports.
Par ailleurs, le parti de Katumbi qui a ordonné que ses drapeaux soient mis en berne jusqu'à l'enterrement de son valeureux combattant, préfère recourir aux enquêteurs américains, anglais et britanniques pour faire éclater la vérité. Ils seront entièrement pris en charge par ce parti d'opposition. Mais déjà, il a sollicité l'expertise de la Monusco. Qui est le sorcier ?
Ce décor planté entre les deux camps, prouve à suffisance que les suspects se trouveraient chez l'autre. A quelque cinq mois des élections en République démocratique du Congo, la tension va crescendo. Un meurtre qui ressemble à celui du regretté Floribert Chebeya et de son chauffeur, Feu Fidèle Bazana. Le procès réouvert à l'avènement de Tshisekedi accuse les responsables de la police. Pour le cas de Chérubin, le chauffeur probablement et le garde du corps sont détenus pour raison d'enquête.
Le pouvoir et le parti de Katumbi se regardent en chiens de faïence. Qui aurait intérêt à tuer le pacifique Okende qui n'utilisait que son savoir et sa rhétorique pour défendre son leader sans vexer, outre-mesure, ses adversaires ?
On croit savoir que les différentes équipes d'enquête qui ont atterri à Kinshasa, sauront apporter la même réponse à ce meurtre. L'opinion congolaise a besoin de connaitre les auteurs et commanditaires de ce crime lâche. Est-ce un moyen de créer un climat d'insécurité après le phénomène Mobondo et les enlèvements dans la capitale en vue de compromettre les élections de 2023 ?
Difficile d'y répondre alors que les enquêtes viennent de commencer. Il est, cependant, vrai que l'assassinat de Chérubin vient renforcer les relations déjà délétères entre le pouvoir et l'opposition alors que le processus s'engage dans sa phase cruciale. Qu'adviendrait-il si chaque équipe d'enquête rendait de résultats contradictoires en faveur de l'une ou l'autre partie ? Les enquêteurs étant réputés neutres, doivent trancher en toute impartialité pour la mémoire de Okende.