Afrique Centrale: Le numéro de Clotaire et Daria

Le podium était tout entier dédié à Daria Dimitrievna Davidova, mais l'apparition à ses côtés de Clotaire Kimbolo dit Kim Douley, pour l'accompagner dans le célèbre cantique « Indépendance cha cha » du Grand Kallé Jeff, a enflammé la scène de plus belle. Les invités en demandaient encore, mais c'était la fin de l'heure, tout a en effet un début et une fin. Celle à laquelle nous avons assisté, tout comme le début du concert d'ailleurs, était une fin heureuse.

Mardi 11 juillet en soirée, la cantatrice russe explosait de sa voix angélique à l'occasion d'une prestation d'une heure à vous couper le souffle. Les retrouvailles avaient lieu dans les jardins d'un hôtel de la place en présence de plusieurs invités. S'exprimant parfaitement en français, Daria qui manierait aussi convenablement l'italien, l'anglais et bien évidemment le russe en profitait chaque fois pour donner quelques détails sur le contenu de la chanson qu'elle interprétait, sur son auteur- compositeur et le contexte de sa création.

Dès qu'elle se présente à vous, Daria vous accapare de sa longue silhouette soignée, son large sourire contagieux, mais vous avez en face quelqu'un qui a appris son métier, l'aime du fond de son coeur et l'exerce avec passion. Une bête de scène pour tout dire puisque même quand le microphone tente de la trahir, Davidova n'en n'a cure et continue de vous tenir en haleine. Dans sa longue robe fleurie de couleur noire et rouge entaillée par une large fente sur la couture droite, elle se prosternait à la fin de chaque morceau avec un « merci beaucoup » à la bouche.

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Faisant la ronde de la chanson russe, de celles de l'époque soviétique et du temps des tsars, la chanteuse d'opéra a montré une parfaite maîtrise de son élément. A 33 ans, la Moscovite a parcouru les grandes scènes du monde : Autriche, Pologne, Etats-Unis, France, Portugal, Danemark, Finlande, Allemagne, et bien d'autres pays, où l'ancienne sociétaire du théâtre de Bolchoï et étudiante au Conservatoire d'Etat de Tchaïkovski de Moscou a rencontré les publics divers.

La première fois que Daria Davidova était venue à Brazzaville en août de l'année dernière, elle déclarait être fière de découvrir le Congo, sa culture et sa population. Cette fois, son séjour se déroule dans le cadre de la tenue prochaine des semaines culturelles croisées unissant la République du Congo et la Fédération de Russie. Quand on l'écoute déclamer à haute voix en lingala « Mboté na bino », on ne perçoit aucun accent étranger à la langue de la rumba congolaise. En fait, et cette magie les artistes en ont seuls le secret, ils ou elles s'adaptent facilement au milieu qui les accueille.

Ce 11 juillet, les sonorités russes étaient couplées avec celles de la rumba congolaise grâce à l'accompagnement de l'orchestre Super Nkolo Mboka. Daria se tournait de ce pas de danse enveloppant des deux rives du fleuve Congo et au moment de mettre un terme à cette soirée mémorable, quand elle a délicatement fait entorse à sa longue robe en la relevant vers le genou, des cris approbateurs ont fusé de partout. Il fallait pourtant s'en tenir au principal : son numéro avec Kim Douley aux airs de « Indépendance cha cha ». C'est vrai, chanter c'est être libre !

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