Madagascar: Egalité homme-femme - Une politique nationale en perspective

Madagascar entend briser le cercle vicieux de l'inégalité hommes-femmes en mettant en place un cadre institutionnel.

« Le faible taux d'accès aux instances de prises de décision limite fortement la considération des besoins sexospécifiques des femmes ». C'est ce qui a été avancé lors de la célébration de la journée mondiale de la population le 13 juillet dernier. Situation qui limite la participation de cette frange de la population au développement du pays malgré le fait qu'elle en représente la moitié, a-t-on soulevé. Des cas concrets ont été mis en exergue pour prouver cette situation du faible taux d'accès aux instances de prise de décision.

Au niveau microsociologique, l'on observe que « la prise de décision concernant les finances est généralement attribuée aux hommes dans les ménages, et aux femmes seulement lorsqu'elles sont cheffes de famille ». Au niveau méso sociologique, les analyses démontrent que le taux de femmes cheffes de fokontany « n'a jamais dépassé les 4% ». Le taux le plus élevé de mairesses et de conseillères municipales « stagne autour de 5% » tandis que sur les 23 gouverneurs, l'on n'en dénombre que 2 femmes.

Encore loin

La situation d'inégalité hommes-femmes démontre que « Madagascar semble ne pas avoir fait sa transition entre une société holistique et une société des individus de l'ère moderne ». Ce, malgré une progression manifeste du « vouloir des femmes ». Bien que leur « pouvoir » d'action est limité par leur faible accès à l'« avoir », au « savoir » et au « savoir-faire ».

Toujours en matière d'accès aux instances de décision, le pays affiche un taux de 22% de femmes députées élues. Les statistiques sont moins éloquentes au niveau de la chambre haute avec deux femmes sénatrices sur les dix-huit que compte le pays. La fracture est la plus marquante en matière de santé sexuelle et reproductive. Si la loi 2017-043 portant sur la santé de la reproduction et la planification familiale se dresse comme étant un cadre juridique et institutionnel pertinent, l'environnement socioculturel pèse de tout son poids en défaveur des femmes et des filles.

La décision, en matière de santé sexuelle et reproductive, demeure dans la majeure partie des cas, aux mains des hommes. La politique nationale de l'égalité hommes-femmes entendrait en finir avec le statu quo qui met en danger l'avenir des femmes et des filles malgaches.

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