Madagascar: Andry Rajoelina - « Fin du délestage d'ici trois semaines »

Six mois avant la fin de son mandat et deux mois avant sa démission, s'il se porte candidat à sa propre succession, le président Andry Rajoelina entretient le suspense à propos de sa candidature.

En effet, durant l'émission spéciale organisée hier soir au Palais d'Iavoloha, le Chef de l'Etat a esquivé la question. Pour l'heure, il préfère se concentrer sur la réalisation de ses Velirano. Les politiciens se penchent sur les élections tandis que les vrais patriotes se consacrent sur le développement et les intérêts du peuple malagasy, a-t-il martelé.

Pendant 3 heures, le Chef de l'Etat a répondu à toutes les questions épineuses et les sujets brûlants du moment. En l'occurrence, Le sosialim-bahoaka, le taux de croissance et le taux de pauvreté, le délestage, sa naturalisation, l'élection, les jeux des îles et un éventuel remaniement gouvernemental en gestation. Le président a ouvert son intervention par la présentation d'un petit bilan de son premier quinquennat. Un mandat marqué par la pandémie de la COVID-19 et la crise économique mondiale causée par la guerre en Ukraine.

Apparemment, Andry Rajoelina est satisfait de son bilan. Pendant quatre ans et demi, nous avons réussi à construire de nombreuses infrastructures, a-t-il soutenu. Tout en évoquant dans le domaine de l'éducation les 4 198 salles de classes construites à travers le pays ayant permis la scolarisation de 209 000 enfants, 10 080 583 manuels scolaires distribués ainsi que des tabliers, des sandales, des bicyclettes, des tablettes, ou encore les cantines scolaires mises en place au niveau de 1 447 EPP faisant 728 000 enfants bénéficiaires.

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Dans le domaine de la santé publique, le président a cité les 28 hôpitaux nouvellement construits en 4 ans, ainsi que la dotation de 147 ambulances et les 4 500 employés de santé recrutés en tant que fonctionnaires. Il a aussi évoqué les tribunaux et les prisons installés dans les zones reculées, les 28 stades, ainsi que les gymnases manarapenitra implantés dans plusieurs districts. Nous avons prioriser les infrastructures impactant directement la vie de la population. Seuls ceux qui sont inconscients ne voient pas ces réalisations, a-t-il argué.

Il, c'est le Chef de l'Etat qui a lancé une pique à l'endroit de ses prédécesseurs qui, selon lui, ne font que critiquer. Combien de salles de classes et combien d'hôpitaux ont-ils construits pour la peuple malagasy ? se demande-t-il. Et d'ajouter : à leur époque est-ce que les Malagasy étaient heureux ? Est-ce que la population ne vivait pas déjà dans la pauvreté ? Le président Andry Rajoelina reconnaît toutefois que tout n'a pas été fait et qu'il reste encore un long chemin à faire en ce qui concerne le développement de Madagascar.

Rome ne s'était pas fait en un jour. Le développement du pays ne peut pas se réaliser en 5 ans. Dans la foulée, il a pointé du doigt les politiciens qui perdent leur temps à créer des faux débats. Pourtant ils sont incapables d'apporter des solutions. « Pour ma part, je suis un homme d'actions et je préfère me concentrer sur le travail pour la Nation », a-t-il soutenu. En tout cas, même s'il se défend pour le moment d'évoquer de sa candidature à la Présidentielle, Andry Rajoelina reste toutefois confiant par rapport à sa côte de popularité.

Il considère que l'évaluation de l'opposition est erronée car les réalités sur le terrain révèlent le contraire. Le Chef de l'Etat affirme, avec conviction, que les sondages réalisés sur Facebook sont faussés. Il a évoqué comme preuve les encouragements et les messages qu'il a obtenu à Mahamasina lors de la célébration du 26 juin. Par ailleurs, malgré l'appel au boycott de l'opposition, le peuple malagasy était venu en masse au Stade Barea. « C'est aussi le cas lorsque je suis en déplacement en province », a-t-il déclaré.

1 400 milliards de dollars

C'est le montant des subventions attribuées à la JIRAMA. Une somme colossale qui ne correspond cependant pas aux services offerts par cette cette société d'Etat. Hier, le président Andry Rajoelina a annoncé la fin du délestage d'ici trois semaines. Selon ses dires, les solutions auraient déjà été trouvées. Une somme de 1 314 milliards d'Ariary serait disponible pour financer le redressement de la JIRAMA.

Il a d'ailleurs donné un ordre au ministre de l'Energie qui était présent dans la salle pour résoudre ce problème qui risquerait de porter préjudice au TGV si aucune solution ne sera trouvée avant l'élection. Reste à savoir si le ministre de tutelle sera sanctionné d'un limogeage en cas d'échec. « Je ne peux pas être à la fois président de la République, ministre de l'Energie et DG de la JIRAMA », a averti le Chef de l'Etat. Pour l'heure, ce dernier écarte un possible vote sanction à cause du délestage. Cela n'aura aucune répercussion sur les résultats du vote car le peuple malagasy n'est pas habitué à l'esprit de vengeance, estime-t-il.

Comme solution au délestage, le locataire d'Iavoloha propose le recours à l'énergie renouvelable. Il a d'ailleurs annoncé que d'ici la fin de l'année, des parcs solaires vont être implantés dans 37 districts. En ce qui concerne les Jeux des Iles de l'Océan Indien, Andry de Rajoelina a annoncé que les jeux se tiendront bel et bien à Madagascar et que le gouvernement fera en sorte qu'ils soient meilleurs que l'édition mauricienne que ce soit en termes d'accueil des jeux que dans l'organisation. Comme il fallait s'y attendre, la question de la naturalisation du président a été évoquée durant l'émission.

Il a reconnu qu'il détient le papier et explique que cette décision a été prise pour que ses enfants puissent poursuivre leurs études. Andry Rajoelina, tout comme le journaliste Gasikara Fenosoa, soutient que le sang qui coule dans veines est malagasy. « Personne ne peut enlever ma nationalité malagasy et je n'accepterai pas cela », a-t-il soutenu ».

Il, c'est le numéro Un d'Iavoloha qui martèle qu'il s'agit d'un faux débat et un calcul politique fomenté par des politiciens de l'opposition pour semer la zizanie en cette période électorale. Il dément les rumeurs selon lesquelles sa naturalisation était une récompense contre des trafics. Pour se défendre, Andry Rajoelina évoque les articles 45 et 90 du Code de la nationalité. Ne pas évoquer ces dispositions relèverait d'une flagrante malhonnêteté intellectuelle, a-t-il soutenu.

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