Une réunion du comité technique du groupe des 24 a commencé le 17 juillet à Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire. Ce groupe englobe les ministères des finances et les banques centrales de 29 pays en développement (y compris 11 en Afrique) et des membres des BRICS (Chine, Inde, Afrique du Sud et Brésil). Le but est de définir comment financer une transformation économique durable dans ces pays, notamment les plus faibles économiquement. Les sujets principaux de la réunion portent sur le renforcement de l'utilisation des ressources intérieures, en améliorant la coopération fiscale à l'échelle mondiale et en combattant plus efficacement les flux financiers illicites. Selon des sources officielles, d'autres points abordés incluent le financement et l'investissement mondial dans les pays en développement, ainsi que le rôle des banques de développement à caractère régional. La finance climatique, les dettes souveraines et leurs restructurations seront également au menu des discussions.
A l’ouverture des travaux, le ministre Adama Coulibaly, président en exercice du G-24 a indiqué que « les politiques budgétaires doivent trouver un équilibre entre assurer la viabilité budgétaire et la protection des plus vulnérables des conséquences des crises à long terme ».
« Cela nécessite que les règles de coopération fiscale internationales soient efficaces et viables pour tous les pays afin de garantir que les sociétés multinationales s'acquittent de leur juste part d'imposition », a-t-il ajouté.
Améliorer la capacité des pays africains à mobiliser plus de ressources financières internes pour financer une transformation durable de leur économie est une préoccupation majeure pour tous les pays africains membres du G-24.
Actuellement, deux approches sont débattues à l'échelle mondiale. D'une part, l'approche à deux piliers, proposée par l’Ocde. De l'autre, il y a l'idée d'une réforme sous l'égide des Nations Unies, qui est soutenue par le groupe africain. Les discussions à Abidjan seront particulièrement intéressantes, car deux des pays africains participants (le Nigeria et le Kenya) ont déjà rejeté l'approche à deux volets de l'Ocde, préférant renforcer la transparence dans leurs systèmes fiscaux.
Le défi majeur de la réunion sera de voir comment les pays membres de cette organisation peuvent harmoniser et coordonner leurs points de vue. Plusieurs d'entre eux, comme le Ghana ou le Sri Lanka, font face à d'importants problèmes de liquidités en devises et ont grand besoin du soutien du Fonds Monétaire International, tandis que des pays comme l'Argentine traversent également des difficultés économiques profondes.
Notons que les discussions à Abidjan ont lieu en même temps que celles du G20 (qui regroupe les 20 pays les plus riches du monde ainsi que l'Union Européenne), où des sujets comme la restructuration de la dette des pays en développement et la réforme des banques de développement multilatérales sont également à l'ordre du jour. Les conclusions de ces deux réunions seront à suivre attentivement.
Bamba Moussa