Au Cameroun, dix personnes ont été tuées dans la nuit du dimanche 16 au lundi 17 juillet à Bamenda, capitale de la région du nord-ouest anglophone. L'attaque est attribuée à des assaillants armés non identifiés, dont le mode opératoire est sans aucun doute celui des séparatistes, selon les autorités locales.
Selon des témoignages recueillis sur place, les assaillants, vêtus de treillis militaires, ont débarqué au carrefour Nacho, une artère populaire très fréquentée de Bamenda. Ils ont traité les victimes de « pieds noirs » en anglais, ce qui veut dire « traître » selon le langage local, avant de les abattre froidement.
Les victimes, toutes des civiles selon les autorités, vaquaient à leurs occupations. Adolphe Lele Lafrique, gouverneur de la région du nord-ouest, dresse un terrible bilan :
« Dix personnes sont décédées, parmi lesquelles, deux à l'hôpital et huit autres sur le site de ces événements macabres. Deux autres personnes ont été admises à l'hôpital : une a été libérée et l'autre suit présentement des soins intensifs. Je voudrais par conséquent, rassurer les populations que des mesures ont été prises pour retrouver les auteurs et les sanctionner conformément aux lois et règlements de la République. »
L'attaque n'a pas été revendiquée, mais selon le gouverneur, c'est sans doute l'oeuvre d'un « groupe terroriste armé ». Il en a profité pour inviter les populations à continuer de vaquer à ses activités à Bamenda, mais aussi sur l'ensemble de la région du nord-ouest, en attendant que les assaillants soient identifiés.
Depuis 2016 les deux régions anglophones du Cameroun sont en proie à un conflit opposant des séparatistes et l'armée régulière. La crise a fait plus de 6 000 morts selon les ONG.