L'Autorité du développement intégré des Etats du Liptako-Gourma en collaboration avec le ministère des Sports, de la Jeunesse et de l'Emploi du Burkina tient, du 17 au 19 juillet à Ouagadougou, la première édition du forum de concertation des jeunes de la région du Liptako-Gourma.
La première édition du forum de concertation des jeunes de la région du Liptako-Gourma s'est ouvert, le lundi 17 juillet 2023 sur le thème : « Stratégie régionale de stabilisation de la région du Liptako-Gourma : la voix de la jeunesse : expériences et solutions locales par les jeunes femmes et hommes vivants dans les zones frontalières ». Cette rencontre qui a connu la participation des jeunes du Burkina Faso, du Niger et du Mali vise à donner la parole à cette frange importante de la population face à la situation humanitaire et sécuritaire dans la région.
De façon spécifique, ce forum va permettre de présenter la situation actuelle dans les zones frontalières du Liptako-Gourma, de discuter des axes de la stratégie régionale de stabilisation et de recueillir des propositions pour la stabilité dans la région. Une feuille de route va être également adoptée au cours de cette rencontre, pour les prochaines étapes en vue de l'implication des jeunes dans la stabilité de la Région. Cette région du Liptako-Gourma, selon le ministre en charge de la jeunesse, patron de la cérémonie, Boubakar Savadogo, s'étend sur plusieurs zones administratives du Burkina Faso, de la République du Mali et du Niger.
Elle accueille aujourd'hui, une population de près de vingt millions de personnes, avec 80 % vivant en zone rurale dont plus de 65 % de jeunes et 75 % de cette frange a moins de 25 ans. Cette région présente d'énormes potentialités et d'opportunités, en matière de ressources agro-sylvo-pastoral, halieutiques, forestière, minière, pétrolière et d'importantes ressources en eau.
En effet, le ministre Boubakar Savadogo a affirmé que ces potentialités et opportunités pourraient contribuer à promouvoir le développement socio-économique intégré des Etats membres dans un domaine sûr et bien gouverné grâce à une stratégie d'intervention qui inclut les organisations de la société civile, les femmes et surtout fournir des solutions à l'employabilité des jeunes. Il a alors précisé que malgré ces richesses naturelles et sa jeune population, la Région souffre de perspectives de développement.
Cette situation, a-t-il poursuivi, est aggravée par les différentes sècheresses qui ont fragilisé les populations et leurs bétails accroissant les tensions entre les communautés. « A cela s'ajoute, la crise sécuritaire qui depuis quelques années a fait de la région du Liptako-Gourma l'épicentre de la crise saharo-sahélienne où sévissent de nombreux Groupes armés terroristes (GAT) et Groupe armés non identifiés (GANI), la présence de narco trafiquants (...) », a soutenu le ministre en charge de la jeunesse. A l'en croire, les jeunes et les femmes sont les plus vulnérables et les cibles faciles qui sont enrôlés de gré ou de force par ces groupes terroristes.
Des stratégies qui parlent des jeunes, sans les jeunes
Et d'ajouter que la jeunesse possède un potentiel économique considérable et il faut redoubler d'efforts pour investir encore plus dans l'éducation, la formation professionnelle et l'entrepreneuriat économique afin de créer des opportunités d'emploi pour le développement de la Région.« Nous nous attelons à trouver des solutions idoines pour leur émancipation et de leur accorder une place centrale dans toutes les sphères de la société, y compris pour la stratégie de stabilisation du Liptako-Gourma en cours d'élaboration », a-t-il dit.
C'est dans ce cadre que ce forum a été initié pour permettre, selon Boubakar Savadogo, aux représentants des différentes organisations des jeunes de s'approprier des différentes questions et des enjeux de la future stratégie régionale de stabilisation afin de jouer un rôle important aux initiatives de relèvement des différents défis.Quant à la Secrétaire exécutive de l'Autorité du développement intégré des Etats du Liptako-Gourma, Hawa Aw, elle a laissé entendre que dans la communauté du Liptako-Gourma, la population est à 65 % de jeunes et il est très important, d'écouter ces jeunes, car, il y a beaucoup de stratégies qui parlent des jeunes, sans les jeunes. « Nous voulons acquérir leur point de vue, leurs suggestions, les problèmes qu'ils ont vécus, car la plupart viennent de ces zones de crises.
Nous voulons qu'ils nous proposent des solutions locales pour résoudre la crise sécuritaire dans ces zones », a-t-elle souligné. Et au président du Conseil national des jeunes, Moumouni Dialla, de faire savoir que cette rencontre veut décliner des recommandations et avoir une stratégie d'intervention au niveau du Liptako-Gourma qui tient compte de toutes les sensibilités et surtout de la jeunesse. « Nous osons croire que ce ne soit pas un forum de trop, mais que ce soit une rencontre qui va soulager la jeunesse du Liptako-Gourma, qui depuis longtemps est resté dans les oubliettes et sans accompagnement », a-t-il souhaité.