Sénégal: Agressions sur le réseau de câbles - Comment Senelec compte juguler le mal

17 Juillet 2023

Le manque à gagner induit par des dégradations sur les câbles enterrés de la Senelec cadre mal avec les performances actuelles de l'entreprise publique. Rien que pour le premier semestre de cette année, 239 coupures ont entraîné des pertes d'environ 405 millions de FCfa. En 2022, ces pertes étaient de 823 millions de Fcfa. Des solutions se mettent en place...

Un atelier sur les agressions de câbles électriques par les tiers a eu lieu, jeudi, à Dakar, sous la présidence du Gouverneur de la région, Al Hassan Sall. Pour l'occasion, le Directeur général de Senelec, Pape Demba Bitèye, avait convié le patron de la Direction de la surveillance et du contrôle de l'occupation du sol (Dscos), le Colonel Saboury Ndiaye, les représentants des entreprises publiques comme l'Onas, l'Ageroute ou l'Agence nationale d'aménagement du territoire (Anat), mais aussi des entreprises de téléphonies et du Btp. En conclusion de l'atelier, le chef de l'exécutif régional a annoncé la création prochaine, sous la forme d'un arrêté, d'un cadre de concertation entre les acteurs concernés par les travaux pouvant toucher les installations de l'entreprise d'électricité.

Le Gouverneur Sall a, en effet, estimé que le partage d'informations et la coordination entre les services de l'État font partie des moyens de prévention des désagréments causés au réseau souterrain de Senelec. D'autant que la plupart des entreprises coupables d'agressions sur le réseau sont facilement identifiables, car notoirement connues et ayant souvent un lien avec l'État (Projet du Bus rapid transit, Hydro Sino, Eiffage, Sen'Eau...) Al Hassan Sall a rappelé que « l'État éduque et sensibilise avant de penser à réprimer », mais a souligné le rôle important que devra jouer la Dscos dans la perspective de « faire respecter la loi ».

Pape Demba Bitèye a, pour sa part, justifié la tenue de la rencontre par l'ampleur des agressions sur les ouvrages de la Senelec en général et plus particulièrement les câbles. Il a indiqué qu'en 2022 ses services ont enregistré 547 coupures sur les tronçons de câbles HTA 30 000V, soit une énergie non distribuée (pertes) de 611 093 kWh, évaluée à environ 823 millions de FCfa. « Rien que pour le premier semestre de 2023, nous avons enregistré 239 coupures sur les tronçons câbles HTA 30 000V, soit une END de 287 955 kWh, environ 405 millions de FCfa, soit 25 % des défauts permanents », a révélé le Dg de l'entreprise publique.

Pour lui, afin de faire face à ces préjudices matériel et financier, « il est important de jeter la lumière sur les stratégies à mettre en oeuvre et ensemble pour voir dans quelles mesures les activités de nos entreprises diverses peuvent se réaliser en limitant autant que possible les impacts sur nos ouvrages communs ». Ces agressions sur les ouvrages de Senelec ont des conséquences sur ses indicateurs de performance, particulièrement l'énergie non distribuée, le Saifi (qui donne la fréquence d'interruption moyenne chez les clients), le Saidi (qui mesure la durée moyenne d'interruption de service ressentie par le client), le nombre de défauts au 100 km...

Concrètement et suivant les propositions émises par le représentant de l'Ageroute, une base de données unifiée pour tous les réseaux enterrés permettra de juguler la menace de coupures et de risques sur des vies humaines. Au cours des travaux, le Département « Réseau » a fait des présentations sur l'utilisation de moyens de détection des réseaux souterrains. Le système utilisé au Sénégal est un module de géoréférencement composé d'un générateur de fréquence et d'une sonde réceptrice qui ne font que chercher la fréquence (50Hz) du réseau électrique enterré. D'ailleurs, le Directeur général de la Senelec a offert à la Dscos deux appareils de détection.

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