Tunisie: Santé--hygiène - Des précautions pour éviter les intoxications

18 Juillet 2023

Aucun contrôle n'est effectué pour veiller au respect des conditions d'hygiène en usage pour le transport de ce que nous mangeons et buvons. Il y a urgence pour changer les choses.

Le ministère de la Santé a publié un communiqué, dans lequel «il attire l'attention sur les risques d'intoxication alimentaire, en raison des fortes chaleurs qui contribuent à la détérioration des aliments et leur infection par des microorganismes pathogènes.

A cette occasion, le ministère «appelle à prendre une série de précautions, notamment pour les personnes plus à risque comme les enfants, les femmes enceintes, les malades chroniques, les déprimés immunitaires...

Le ministère préconise de mettre l'accent sur les moyens d'hygiène personnelle, comme le lavage fréquent des mains, et des ustensiles de cuisine, l'utilisation d'eau et de produits alimentaires de sources sécurisées, le bon choix des aliments qui doivent être frais, une cuisson suffisante pour stériliser ces aliments. Une conservation correcte au frigo, au maximum pendant 48 heures dans des ustensiles adaptés. Un respect rigoureux de la chaîne du froid.

Et, surtout, lors des cérémonies familiales, comme les mariages et autres fêtes, le ministère appelle à redoubler de précaution, pour éviter les accidents d'intoxication alimentaire collective, qui peuvent être désastreuses».

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Un peu tard

Reconnaissons quand même que ce communiqué arrive un peu tard. Il aurait dû être publié au début des journées chaudes qu'a vécues le pays, d'autant plus que les services météo ont annoncé, alors que nous étions sous des pluies diluviennes, que l'été sera chaud. Maintenant, il a le mérite d'être là et les différents médias ont leur rôle à jouer pour inciter les différentes parties prenantes à s'y conformer. Mais... et il y a un mais car il n'y a pas que cela. En effet les transporteurs de produits périssables, lait, viandes, charcuteries, chocolats, gâteaux, etc, devraient être sensibilisés pour que la chaîne du froid ne soit pas rompue. Il n'y a qu'à faire un tour en ville ou se poster à un carrefour pour remarquer que des piles de briques de lait sont en plein soleil en attendant d'être prises en charge par l'épicier ou le magasin à rayons multiples. Même les grandes surfaces acceptent de la marchandise réputée sensible et devant respecter cette fameuse chaîne du froid, sans prendre les précautions d'usage.

Une période bien déterminée

Combien y a-t-il de camions qui livrent les laitages en obéissant rigoureusement aux conditions d'hygiène? On n'en voit presque pas. Si le lait traité en UHT est en mesure de se conserver durant une période bien déterminée, la forte chaleur qui règne est en mesure de déjouer ces calculs savants qui promettent une bonne conservation.

Et les livreurs en vélomoteurs qui sillonnent la ville en pleine canicule disposent-ils d'une caisse réfrigérée pour livrer les plats que l'on s'est habitué à commander par paresse ou par impossibilité de préparer soi-même de quoi se nourrir ? De toute évidence, et il faudrait le reconnaître, il n'est pas encore dans nos habitudes d'être exigeant à propos de cette histoire de conservation.

Les épiciers, par mesure d'économie, la Steg est à l'affût, débranchent leurs comptoirs réfrigérés la nuit. Ceux qui sont habitués à acheter du pain, tôt le matin pour leurs enfants, le constatent. Le beurre ou le pot de margarine qu'ils commandent, le yaourt, la crème fraîche ( !?), ou autres produits devant être conservés au froid passent toute la nuit bien au chaud. Et l'on parle de bonne conservation et de précautions à prendre.

Pour limiter les pertes

Ces organisateurs de fêtes et cérémonies sont également à surveiller (qui doit le faire ?). Certains respectent la chaîne du froid, veillent à stocker leurs produits dans des endroits adéquats, mais d'autres font du n'importe quoi. En été, les mariages se multiplient (ces organisateurs occasionnels aussi) et la devise pour ceux qui cherchent de l'argent facile est «ne rien perdre, tout doit être recyclé». On devine les effets que cela fait sur des gamins ou sur des invités qui sont bons pour une intoxication aiguë. Comment peut-on, dans des pays comme le nôtre, négliger cet aspect et soulager sa conscience en se limitant à éditer des recommandations qui ne touchent que les consommateurs.

Bien des produits sont gâtés avant même de parvenir aux consommateurs. Les pots de yaourts qui gonflent : un coup d'épingle rétablit la situation et le consommateur n'y voit que du feu. Une bouteille d'eau minérale dont on vous double le prix pour l'avoir gardée au frigo a passé des heures en pleine canicule avant d'être rangée là où elle aurait dû être gardée en priorité dès son arrivée. Ce n'est ni l'épicier ni le consommateur qui se souciera du transfert qu'occasionne toute matière plastique tout alimentaire qu'elle soit. Cette question de précaution à prendre est à voir avec beaucoup plus de sérieux et d'attention. D'autres départements sont concernés et comme la santé est en cause, il faudrait agrandir le cercle des responsabilités, arrêter des mesures concrètes, agir pour améliorer les conditions de transport (tous ceux qui disposent de quatre roues deviennent des transporteurs pour tous les genres de marchandises).

Aucun contrôle n'est effectué pour veiller au respect des conditions d'hygiène en usage pour le transport de ce que nous mangeons et buvons. Il y a urgence pour changer les choses.

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