Madagascar: Interview du Président - Les thèmes oubliés de l'émission

Apparemment, les trois heures de temps n'ont pas suffi aux journalistes pour poser toutes les questions les plus importantes au président, vu que des sujets importants n'ont pas été évoqués.

L'interview du président de la République par les trois journalistes à savoir Miora Hariniaina, Abraham Razafy et Gascar Fenosoa dimanche dernier a été riche en informations. On a pu avoir des éclaircissements sur des sujets qui ont créé la polémique comme la nationalité française du chef de l'État malgache, la question sur le montant de la caution des candidats à la présidentielle ou encore des histoires de destitution partielle du bureau permanent de l'Assemblée nationale et la tentative avortée de motion de censure du gouvernement.

Mais malgré trois heures de questions réponses et de débats parfois houleux, plusieurs sujets ont été oubliés ou n'ont pas été inscrits volontairement ou pas dans les questions des trois journalistes de cette émission spéciale. L'insécurité, la famine dans le sud et bien d'autres encore ont été omis des débats dimanche soir. Pourtant, la première partie de l'interview a été consacrée au bilan du président, du travail accompli par le régime et ce qui sera à entreprendre par la suite. Il a entre autres, évoqué des nombreuses infrastructures érigées dans le domaine de la santé, de l'éducation et du sport. Les problèmes de l'énergie liés à la Jirama et la détérioration des routes aussi ont été abordés lors de l'émission.

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Les oubliés

Néanmoins, les autres problèmes qui n'ont pas été abordés par les journalistes et le président de la République lors de l'interview sont tout aussi importants que ceux qui ont été énumérés. Il y a tout d'abord le problème de la malnutrition dans le Grand sud de l'île qui est gangrené par la corruption. Effectivement, des détournements d'aides financées par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Fonds d'intervention pour le développement (FID) sont étalés au grand jour par la Transparency international initiative Madagascar (TI-MG) au mois de juin dernier.

Le président de la République a tenu à justifier la plupart de ses réponses par des chiffres et des statistiques. Seulement, il n'a pas beaucoup parlé ou quasiment pas tout évoqué l'insécurité qui reste une des difficultés majeures du pays. Toutefois, il n'a fait que répondre aux questions des journalistes; on pourrait donc conclure que ce sont ces derniers qui ont jugé que d'autres questions étaient prioritaires par rapport à cette question d'insécurité ou simplement qu'ils ont manqué de temps. La thématique sur la liberté d'expression n'a pas été mentionnée non plus lors de cette interview ; or, c'est une des questions qui intriguent en ce moment, surtout avec l'élection présidentielle qui approche à grands pas notamment sur le cas des prisonniers politiques.

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