Ile Maurice: Nouvelle carte d'identité / Narendranath Gopee - «Un danger pour les données personnelles»

Le Finance (Miscellaneous provisions) Bill a toujours été un projet de loi fourre-tout, mais cette année, un danger particulier guette les données personnelles des Mauriciens. Selon Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), la création de la National Identity Card Unit est entourée de trop d'opacité et nécessite une consultation élargie avec d'autres parties prenantes.

Cette unité sera chapeautée par le bureau du Premier ministre. «Cela dépasse donc le cadre de la Civil Status Division. Si on prend cela en considération et on y ajoute que le chef de cette unité sera désigné par le Secretary to Cabinet en personne et approuvé par la Public Service Commission, cela devient inquiétant», avance le syndicaliste. De plus, ajoute-t-il, le chef de cette nouvelle unité consultera le Registrar uniquement sur des matières en relation avec le statut civil d'une personne.

«Il a été dit que la nouvelle carte coûtera plus cher car elle contiendra des données personnelles. Déjà, nous ne savons pas de quelles données il s'agit. Maintenant, une personne désignée par le secrétaire au cabinet aura accès à toutes ces informations. Elle consultera qui pour ces autres données ? Le Premier ministre ? C'est un réel danger.»

Selon le président de la FCSOU, une telle démarche aurait nécessité une consultation élargie avec les départements du Registrar, la Data Commissionner et consultants spécialisés dans le domaine. «Nous avons toujours des personnes qui n'ont pas la nouvelle carte car déjà, à l'époque, elles avaient peur de donner leurs informations sans savoir comment elles allaient être utilisées. Là, nous parlons de plus d'informations, personne ne sait lesquelles, qui seront gérées par une unité sous le Premier ministre.»

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L'autre danger, dit-il, est la carte d'identité électronique sur le téléphone mobile. Certes, ce sera un avantage et une avancée pour le pays. Mais il ne faut pas oublier que les téléphones peuvent être traqués par la police. «Donc, nous aurons une personne, nommée par un ancien conseiller au PMO, qui travaillera sous le PMO, aura accès à toutes nos données et saura où chacun sera. Cela fait peur, non ?»

Selon lui, il faudrait que ce projet de loi soit enlevé du Finance Bill et retravaillé après consultations avec toutes les parties prenantes. «Il faut faire un appel à candidature aussi, car il faut un spécialiste qui a les compétences pour comprendre le niveau de sécurité que ces données nécessitent.»

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