Burkina Faso: Procès en diffamation - Mohamed Sinon de nouveau à la barre ce matin

Prévenu pour diffamation et mise en danger de la vie d'autrui, l'activiste, Mohamed Sinon sera de nouveau devant la Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) Ouaga I ce matin.

C'est ce qu'avait décidé ladite juridiction à son audience du 27 juin dernier lorsqu'elle avait constaté l'absence de la gendarmerie nationale à la barre ; cette institution, victime des audios du mis en cause. En effet, Mohamed Sinon y avait laissé entendre que la gendarmerie ne s'investit pas « à cent pour cent » dans la lutte contre le terrorisme avant de demander sa dissolution.

Dans son communiqué du 21 mai 2023, le procureur du Faso près le TGI Ouaga I informait de l'interpellation et de la poursuite contre le sieur Mohamed Sinon. « Il est poursuivi pour ses récents audios qui allèguent que la gendarmerie nationale ne s'investit pas à cent pour cent dans la lutte contre le terrorisme. Il est poursuivi pour des faits de diffamation et de mise en danger de la vie d'autrui », peut-on lire dans le communiqué du ministère public qui a aussitôt monté un dossier de flagrant délit. Inscrit au rôle de la Chambre correctionnelle du tribunal, le 27 juin dernier, ce dossier n'avait pas été débattu au fond. La cause : la juridiction avait constaté l'absence de la gendarmerie nationale au prétoire, cette institution qui est perçue dans cette affaire comme la victime. Le dossier avait donc été renvoyé à la date d'aujourd'hui afin d'aviser la victime.

%

Mais bien avant que l'activiste ne rejoigne la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) où il séjourne, ses avocats avaient brandi une demande de mise en liberté provisoire au motif que le mis en cause était souffrant. Cette requête n'a pas rencontré l'assentiment du parquet pour qui mettre Mohamed Sinon en liberté provisoire ne garantit pas qu'il comparaîtra à la prochaine audience et par ailleurs, il pouvait se faire soigner à l'infirmerie de la maison d'arrêt. Au terme des débats, la juridiction, elle, avait tout simplement rejeté cette demande. Dans cette affaire, Mohamed Sinon avait comparu pour la première fois le 30 mai et une deuxième fois le 20 juin courant.

Soutien de la Transition et de son président, le capitaine Ibrahim Traoré en particulier, Mohamed Sinon était déjà passé à la barre pour des faits de menaces sous conditions, de mise en danger de la vie d'autrui et d'intolérance sur les personnes de Newton Ahmed Barry et d'Alpha Barry, le 3 février dernier. Autrement dit, c'est cette affaire où il appelait, via les réseaux sociaux, au meurtre des susnommés et de certains journalistes qu'il voyait comme des anti-MPSR II à travers leurs prises de position ou le traitement de l'actualité du moment. Une semaine plus tard, soit le 10 février, il écopait d'une peine d'emprisonnement de 24 mois et d'une amende de 500 000 francs CFA, le tout assorti d'un sursis.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.