Ile Maurice: Corps parapublics - Les diplômes des nominés politiques passés au crible

Il semblerait que le gouvernement veuille limiter la casse. Le directeur général de la Mauritius Meat Authority, Zaid Heera, a soumis sa démission la semaine dernière alors que Reza Uteem et Ehsan Juman poseront tous deux une question sur ses qualifications, aujourd'hui, au Parlement. Il faut dire que depuis quelque temps, l'opposition a eu vent qu'il ne détiendrait pas les qualifications adéquates pour ce poste. Reza Uteem avait voulu poser la question lors de la séance parlementaire du 11 juillet, mais faute de temps, il n'a pas pu le faire.

Ehsan Juman est persuadé que Zaid Heera n'a pas les qualifications. «Il est parti, mais qu'en est-il de ceux qui l'ont nommé ? Le président du conseil d'administration ainsi que des cadres du ministère de l'Agro-industrie sont aussi responsables de son recrutement. Le président également doit partir», déclare le député du Parti travailliste. Nous avons sollicité Zaid Heera pour connaître la raison de son départ et pour savoir s'il détient les qualifications pour ce poste. «Je ne donnerai pas d'explication pour le moment. Je suis désolé», a-t-il répondu.

Plusieurs autres nominés politiques pourraient quitter leur poste prochainement. L'opposition a eu vent qu'ils ne détiendraient pas les compétences adéquates pour diriger des sociétés gouvernementales. D'ailleurs, dit-on, c'est une des raisons pour lesquelles le gouvernement n'a pas renouvelé le contrat de Sandhya Boygah comme directrice générale du Mauritius Standards Bureau (MSB). Cette décision fera également l'objet d'une question parlementaire aujourd'hui, posée par le député Khushal Lobine. À la fin de son contrat jeudi, elle sera nommée à la tête du National Productivity and Competitiveness Council, après le décès de l'ancien ministre Ashit Gungah. Sa nouvelle nomination est également suivie par l'opposition. Sandhya Boygah a affirmé que son nouveau poste est plutôt un signe que le gouvernement veut lui accorder plus de responsabilité.

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D'ailleurs, la nomination de Sandhya Boygah comme directrice du MSB a été faite dans la controverse. Le Council du MSB n'avait pas avalisé sa nomination, mais le conseil des ministres avait tout fait pour qu'elle devienne la directrice générale. Dans la foulée, Rashida Nanhuck, qui a été l'acting Chief Executive Officer du MSB pendant huit ans, avec une trentaine d'années d'expérience, avait soumis sa démission estimant qu'elle a été victime d'une injustice. Le gouvernement ne pouvait pas nommer Sandhya Boygah comme CEO car elle ne détenait pas les qualifications pour ce titre, c'est-à-dire dans le domaine scientifique. D'ailleurs, pour remplacer Sandhya Boygah, les postulants à un exercice de candidature, en cours, doivent posséder un diplôme en sciences et d'un master.

L'initiateur du clip «Viré Mam», actuellement directeur général de la Mauritius Film Development Corporation, Vikram Jootun, est également dans le collimateur de l'opposition. Alors qu'il est détenteur d'une licence universitaire en «Graphic design» de l'Université de Technologie, l'opposition se demande s'il est qualifié pour ce poste et si le conseil d'administration a vérifié ses qualifications. Par ailleurs, des informations nous sont parvenues selon lesquelles les diplômes d'un cadre d'une institution financière seraient faux. Les qualifications d'un autre nominé politique à l'Independant Broadcasting Authority pourraient également faire parler prochainement.

Pour rappel, le directeur général de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), Presley Paul, a dû quitter son poste le mois dernier à la suite d'une Private Notice Question du leader de l'opposition sur la mauvaise performance du port. Xavier-Luc Duval voulait connaître ses qualifications. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a dû faire une intervention au Parlement pour confirmer qu'il n'a jamais suivi de cours au Charles Telfair Institute et qu'il ne possède pas les diplômes. Il a été arrêté après une enquête de la police.

Reza Uteem a pour sa part déclaré : «J'avais une question parlementaire précisément sur les qualifications du general manager car j'avais eu vent qu'il n'avait pas les qualifications requises. Comment un board dont le chairperson est nommé par le ministre de l'Agro-industrie a-t-il pu nommer un general manager qui n'a pas les qualifications requises ? Ont-ils agi sous les instructions du ministre ? Est ce qu'il y aura des sanctions contre les membres du board ? Est-ce que general manager devra rembourser le montant qu'il a touché ?»

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