L'opposant congolais Moïse Katumbi a saisi mardi 18 juillet les ambassadeurs de France, des États-Unis, du Royaume-Uni et du Canada à Kinshasa pour une enquête internationale sur l'assassinat du député Cherubin Okendé. Le porte-parole du parti Ensemble pour la République a été retrouvé mort le 13 juillet, le corps criblé de balles dans sa voiture. Moïse Katumbi avait déjà plaidé auprès de la Monusco et de l'Union européenne. Le gouvernement devrait pour sa part saisir la Belgique et l'Afrique du Sud. Six jours après cet assassinat, le point sur l'enquête des autorités congolaises.
C'est le parquet de Grande instance de Kinshasa et la justice militaire qui mènent les enquêtes, selon les autorités. Mais selon nos informations, le parquet militaire s'est, pour le moment, mis à l'écart du dossier au profit du parquet civil. La justice cherche à constituer un dossier solide avant la mise en place d'une commission d'enquête mixte qui se fait toujours attendre.
Selon plusieurs sources de RFI, la jeep à bord de laquelle Chérubin Okende a été retrouvé mort jeudi 13 juillet au matin a été mise à la disposition de la police scientifique. La justice compte exploiter d'autres objets à sa disposition, comme le téléphone déverrouillé du député et l'arme laissée dans la voiture par son garde du corps et qui aurait été utilisée pour le crime. Le corps de l'ancien ministre n'a toujours pas été autopsié, selon sa famille. Deux personnes sont toujours en garde à vue. Il s'agit du garde du corps et du chauffeur.
La police souhaitait entendre mardi le journaliste qui a été le premier à avoir recueilli le témoignage du garde du corps après la disparition de Chérubin Okende. Ce dernier avait diffusé le contenu de leurs échanges sur les réseaux sociaux. Répondant à la convocation au commissariat provincial de la police, l'avocat du journaliste n'a pu rencontrer le chef de la police, absent de ses bureaux à l'heure indiquée.
En attendant l'issue des enquêtes et les funérailles, le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, officiera une messe ce mercredi 19 juillet dans l'après-midi, en mémoire du défunt qui, rappelons-le, était jusqu'en fin d'année 2022 ministre des Transports et voies de communication. Il avait quitté ses fonctions en guise loyauté à son leader, candidat déclaré à la présidentielle prévue le 20 décembre.