De nouvelles manifestations interdites sont prévues cette semaine au Kenya. La coalition de l'opposant Raila Odinga appelle à protester pendant trois jours à partir de ce mercredi 19 juillet contre la nouvelle loi de finances et la hausse du coût de la vie. Les violents affrontements de la semaine dernière ont fait au moins 13 morts selon la commission kényane des droits de l'homme. La police est accusée d'avoir tiré à balles réelles. Depuis, les appels au dialogue se sont multipliés, en vain.
Mardi, de nombreux Kényans s'apprêtaient à rester chez eux tout au long de la journée de ce mercredi. Et les déclarations paradoxales des autorités n'y ont rien changé. Dans l'après-midi, le ministère a d'abord insisté pour que les Kényans vaquent normalement à leur occupation, avant d'annoncer en milieu de soirée la fermeture des écoles primaires et secondaires à Nairobi et Mombassa « par mesure de précaution ».
Ces derniers jours, la rhétorique s'est durcie dans chacun des camps. La coalition de Raila Odinga accuse le pouvoir d'avoir recruté des hommes de main pour faire sombrer dans la violence leurs manifestations qu'ils disent « pacifiques ». Le pouvoir multiplie de son côté les avertissements et n'hésite pas à qualifier les manifestants d'« anarchistes », voire de « terroristes ». L'ONG Human Rights Watch s'est d'ailleurs alarmée mardi des propos de certains dirigeants jugés « menaçants » et a appelé la police à faire un usage de la force proportionné.
Dans l'après-midi, les représentations diplomatiques de 13 pays dont les États-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni sont sorties de leur réserve pour appeler les deux parties à engager un dialogue. Plusieurs médias kényans font aussi état de négociations tentées par le camp du président William Ruto, dans le but de parvenir à une trêve, sans succès pour le moment.