Ce mardi 18 juillet, après cinq comparutions, Marcel Guilavogui est reparti s'asseoir dans le box des accusés, où dix autres prévenus assistent aux audiences, tous poursuivis pour la répression sanglante d'un meeting de l'opposition le 28 septembre 2009. L'ancien garde du corps de l'ex-chef d'État Moussa Dadis Camara et acteur clé du massacre avait été rappelé à la barre le 10 juillet pour apporter de nouveaux éléments.
Dans son boubou blanc immaculé, Marcel Guilavogui a répondu aux questions calmement. « Vous êtes parti au stade de vous-même. Maintenant, qu'est-ce que vous avez fait concrètement là-bas ? », l'a questionné un avocat de la défense. « Je me suis déjà expliqué largement sur ça. Vous me posez des questions pour lesquelles je n'ai plus de réponse », a-t-il répondu.
Plus détendu, en apparence, que les jours précédents, Marcel Guilavogui a fait face, comme lundi, aux avocats de la défense. Nouvelle question : « Pourquoi avez-vous pourchassé Tiégboro Camara ? » Réponse : « Parce que votre client fait partie de ceux qui ont mis de l'huile dans le feu. »
Et comme lundi, les accusations de Marcel Guilavogui ont ciblé en particulier le colonel de gendarmerie Moussa Tiégboro Camara, patron de l'antidrogue à l'époque des faits. « Vous avez quelle preuve ? », a encore demandé un avocat de la défense. « La preuve, c'est qu'ils sont ceux qui ont mis le feu », a répété Marcel Guilavogui, avant de poursuivre : « Il était le cordon ombilical entre les leaders et le président. Celui que le président a envoyé pour coordonner tout ce qui devait se passer. »
L'ex-chef de l'État, Moussa Dadis Camara, est toujours désigné par Marcel Guilavogui comme le grand ordonnateur de ce massacre. Mais souvent incohérent et confus, son témoignage n'a pas permis d'éclairer les zones d'ombre du dossier.