Kaolack — L'inspectrice régionale du travail et de la protection sociale de Kaolack (centre), Bousso Guèye Faye, considère comme "encore faible" le taux d'adhésion au Sénégal des employeurs à une institution de prévoyance maladie (IPM), relevant que "beaucoup » de travailleurs ne bénéficient pas d'une "couverture effective" du risque maladie.
"Le taux de pourcentage de l'adhésion des employeurs aux IPM pour la couverture des travailleurs demeure encore faible. Et beaucoup de travailleurs ne bénéficient pas d'une couverture effective du risque maladie", a-t-elle notamment déploré.
Elle intervenait d'un atelier de sensibilisation des acteurs du monde du travail des régions de Fatick, Kaffrine et Kaolack, sur l'obligation d'affilier les travailleurs à une IPM.
"Ce problème que je qualifierai d'envergure nationale, comme le soulignent d'ailleurs différents rapports annuels des statistiques du travail, est encore plus sérieux dans nos régions respectives", a insisté Mme Faye à l'ouverture des travaux de cet atelier qui prend fin mercredi.
Cette activité est une des étapes de la caravane de l'assurance maladie obligatoire (AMO), initiée depuis par l'Institution de coordination de l'assurance maladie obligatoire (ICAMO) du Sénégal qui, après les zones nord et sud, a fait cap sur la zone centre.
"Malgré les efforts qui sont consentis par les acteurs au quotidien, notamment l'Administration du travail, les inspecteurs et les contrôleurs du travail dans le cadre de leurs missions, mais aussi les efforts des agents des IPM pour sensibiliser davantage les employeurs par rapport à cette obligation, le taux de couverture demeure encore faible", a relevé Bousso Guèye Faye.
Pour le président du Conseil d'administration de l'ICAMO, Bassirou Ndour, cette situation pourrait s'expliquer notamment par l'absence d"'une intervention ciblée et coordonnée" pour informer, sensibiliser, contrôler et accompagner les cibles quant au respect de cette obligation.
"C'est à cela que l'ICAMO veut s'exercer à travers la mise en oeuvre de ce programme qui comprend une série d'activités conjointes concourant à une meilleure vulgarisation du contenu de la branche ainsi qu'à une extension significative de son taux de couverture avec un rôle central qui sera joué par les inspecteurs du travail et de la sécurité sociale", a-t-il assuré.
Le Sénégal étant caractérisé par la fragmentation de son système de protection sociale, M. Ndour estime que l'atteinte des objectifs nationaux, particulièrement de ceux du programme de la couverture sanitaire universelle, dépend des efforts d'amélioration et d'extension de chaque régime dans son domaine de compétence. "C'est, en effet, la somme des contributions sectorielles qui nous donnera un taux de couverture satisfaisant au niveau national", espère-t-il.