Tunisie: Le secteur culturel au coeur des préoccupations du président de la République

TUNIS — Les activités du ministère des Affaires Culturelles et les festivals placés sous sa tutelle ont été au coeur de l'entretien du président de la République Kais Saied, mardi, à Carthage, avec la ministre des Affaires Culturelles, Hayet Ketat Guermazi.

Selon un communiqué de la présidence de la république, le chef de l'Etat a rappelé « les nobles objectifs pour lesquels ont été créés les festivals en Tunisie durant les six dernières décennies, citant l'exemple du festival international de Carthage et celui de Hammamet en plus des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC). »

« La diffusion de la culture et le développement social étaient au coeur de leur création, indique la même source, citant le président qui a également évoqué « le rôle les clubs de cinéma, des maisons de culture dans toutes les régions du pays. »

« Seuls les artistes créatifs et engagés avaient le droit de monter sur la scène du festival international de Carthage aussi bien que celle du festival de Hammamet », a fait savoir le président. « La participation à ces festivals obéissait à une sélection minutieuse et ne sont retenus que les artistes dont la participation coïncide avec la politique culturelle de l'Etat. », a-t-il expliqué.

Cette rencontre intervient suite à la polémique ayant entouré un acte survenu sur la scène de l'amphithéâtre romain de Carthage lors du spectacle de six humoristes, "La Nuit du rire", donné ce dimanche 16 juillet. Une improvisation de l'humoriste français AZ au cours de son sketch a suscité des réactions hostiles de la part de plusieurs internautes qui déplorent un contenu inadmissible et un manque de respect envers le spectateur.

Lors d'une conférence de presse, tenue le lendemain, lundi soir, au Théâtre antique de Carthage, le Comité directeur du Festival de Carthage et l'Etablissement national pour la promotion des festivals et des manifestations culturelles et artistiques sont revenus sur cette affaire.

Le directeur du festival International de Carthage, Kamel Ferjani, a réitéré ses regrets pour cet incident déplorable, soulignant que « ce qui s'est passé était indépendant de la volonté du Comité directeur». Il a expliqué que ce que le comédien français a présenté sur la scène du festival était "une improvisation qui n'a pas été relevé lors des répétitions".

Le Comité directeur du festival a déclaré avoir contacté l'humoriste AZ et lui a demandé de s'excuser auprès des Tunisiens, ce qui s'est réellement passé lors de la conférence de presse qui s'est tenue immédiatement après le spectacle.

A cet égard, le président Saied a souligné que ce qui s'est passé dimanche soir sur la scène du festival de Carthage constitue « une violation non seulement contre ce prestigieux festival mais contre les bonnes moeurs ». Le président a qualifié un acte qui « s'élève au rang de crime, tel que stipule la loi 226 bis du Code pénal ».

Le président s'est demandé «comment peut-on gratifier quiconque qui porte publiquement atteinte aux bonnes moeurs ou à la morale publique en lui attribuant près de 26 mille euros alors qu'il devrait être emprisonné et payer une amende tel que stipule la loi ».

Selon les dispositions contenues dans la loi 226 bis du Code pénal : « Est puni de six mois d'emprisonnement et d'une amende de mille dinars quiconque porte publiquement atteinte aux bonnes moeurs ou à la morale publique par le geste ou la parole ou gène intentionnellement autrui d'une façon qui porte atteinte à la pudeur. Est passible des mêmes peines prévues au paragraphe précédent quiconque attire publiquement l'attention sur une occasion de commettre la débauche par des écrits, des enregistrements, des messages audio ou visuels, électroniques ou optiques ».

Le président de la république a qualifié un abus qui vise le peuple tunisien disant que « tout est orchestré pour frapper la Patrie et l'Etat ».

« Ce n'est pas du hasard si le citoyen est touché dans ses droits les plus élémentaires comme les produits alimentaires et l'accès à l'eau potable, a encore dit Saied. Les dépassements vont au-delà du cadre social pour atteindre « l'éducation et la culture », a-t-il estimé.

« Ce qui se passe actuellement dans le secteur culturel et autres secteurs ne peut plus continuer ainsi », conclut le président de la République qui affiche sa grande préoccupation par la situation sur la scène culturelle.

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