Ce mardi 18 juillet, l'Institut français a organisé ses Ateliers 2023 aux Docks d'Aubervilliers, près de Paris. Cet évènement annuel a été l'occasion de célébrer la diplomatie culturelle française, mais aussi, de la repenser. L'évènement a été placée sous le thème « des nouveaux paradigmes ». Face aux évolutions géopolitiques, aux grands enjeux de société, comment l'Institut français doit-il se réinventer ?
Ces questions concernent en premier lieu l'Afrique, où le réseau culturel est implanté dans une soixantaine de pays. « L'Afrique nous met face à la nécessité de nous réinventer. » Le constat est dressé par la présidente de l'Institut français, Eva Nguyen Binh. Pour elle, le continent « remet en question » le travail des agents du réseau, parfois « de manière brutale ». C'est dans ce contexte qu'il faut repenser les modes d'action.
Yann Lorvo est directeur de l'Institut français de Yaoundé au Cameroun, et pour lui, le partenariat a déjà changé : « On est passé quand même ces dernières années d'une programmation qui tenait beaucoup à la diffusion, à aujourd'hui la co-production, au faire-ensemble. La jeunesse, la société civile, tout cela, c'est une façon de décliner ce nouveau paradigme, de faire des propositions et donc d'être plutôt dans une position offensive plutôt qu'une position du passé, un petit peu amère », souligne-t-il auprès de notre journaliste, Pauline Le Troquier.
Des relations plus horizontales
L'Institut français du Tchad mise, lui aussi, sur une relation plus horizontale. Cela passe par l'organisation d'évènements en dehors du seul cadre de ses locaux de Ndjaména, au profit de lieux culturels tiers.
« On a créé un lieu qu'on a appelé l'espace "Betna" qui veut dire "notre maison" en arabe tchadien. C'est un espace qui a été mis à disposition des Tchadiens, il y a eu des fashion shows par exemple. On a remis les clefs aux Tchadiens, c'est-à-dire que c'est une association tchadienne qui est gestionnaire du lieu », indique Judikael Regnaut, directeur de l'Institut français du Tchad.
Que ce soit en raison des bouleversements géopolitiques ou de la montée en puissance des nouvelles technologies dans le secteur des industries culturelles et créatives, l'Institut français juge désormais prioritaire son action en Afrique.