Congo-Kinshasa: Assassinat de Chérubin Okende - Claudel Lubaya appelle le Gouvernement à prendre ses responsabilités

Dans une lettre ouverte publiée sur son compte twitter, le député national Claudel Lubaya a appelé le gouvernement à poser des actes forts et concrets pouvant rassurer l'opinion publique au-delà des paroles et indignations suite à l'assassinat du ministre honoraire des Transports et voies de communication. Selon lui, les paroles de l'exécutif ne rassurent pas car elles ne sont suivies d'aucune mesure. « Cinq jours après ce lâche assassinat de notre compatriote, aucune commission d'enquête n'ait été formellement constituée, aucune mesure conservatoire sur le plan administratif n'ait été préventivement prise à l'encontre de ceux qui, par leurs positions, ont la charge de veiller sur notre sécurité, aucun médecin légiste n'ait encore été désigné alors qu'un haut magistrat a affirmé, au cours d'un point de presse, dans une précipitation inexplicable et avec une certitude enjouée, que Cherubin Okende aurait été tué par balle », décrie l'élu du peuple dans sa correspondance.

Datée du 17 juillet, cette lettre a été un exutoire pour le député national Claudel Lubaya. Se basant sur le compte-rendu de la dernière réunion du Conseil des Ministres, il décrie l'absence d'actions pouvant mener à l'identification et l'emprisonnement des responsables de cet assassinat. Selon lui, l'opinion attend du Chef de l'État qu'il assume sa responsabilité politique de garant constitutionnel du fonctionnement harmonieux des institutions en opérant des choix drastiques tels que la démission ou la suspension de toutes les personnes impliquées ou soupçonnées de manière directe ou indirecte dans la chaine de commandement tant politique, judiciaire et sécuritaire ayant conduit, par action, par omission ou par négligence, à l'assassinat de Cherubin Okende.

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«Au-delà des déclarations officielles et de la visite du premier ministre dans la famille du défunt, le gouvernement a l'obligation de rassurer en démontrant par les actes, sa volonté de faire toute la lumière sur cette sombre affaire qui accable les institutions de la République. (...)

Les mesures conservatoires instamment attendues sont une exigence morale qu'impose la gravité de la situation et rien n'autorise le Gouvernement à y déroger. Il est astreint, pour ce faire, au devoir constitutionnel d'exemplarité en vue de créer les conditions d'intégrité et d'impartialité aux fins de rendre l'enquête plausible. Sans cela, l'exécutif national va sans cesse continuer à perdre sa crédibilité. (...). La rigueur et l'impartialité dans la mise en oeuvre de la réaction du gouvernement sur cette affaire sont les deux options qui s'imposent pour conjurer le sort, afin que plus jamais, il n'y ait d'autres Okende. C'est à cette injonction seule que l'exécutif national pourra lever le doute sur sa volonté de faire éclater la vérité sur cette tragédie.»

Il a également appelé le gouvernement à rompre avec la vieille habitude de procrastination et abandon des dossiers jusqu'à leur oubli : « La famille de Chérubin Okende, tout comme l'opinion publique, attend impatiemment du Gouvernement, des gestes forts en rupture avec les pratiques de procrastination bien connues de tous, qui consistent à reporter jusqu'à l'oubli et à miser sur l'incrédulité éventuelle des Congolais de moins en moins exigeants, et tirer ainsi d'affaire les coupables présumés. »

Pour l'honorable Claudel André,ce drame qui était évitable est révélateur de la faillite de l'État et, met à nu la démission devenue endémique du gouvernement dans ses missions régaliennes de sécurisation des citoyens.

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