Au Gabon, les réactions continuent suite à la modification du Code électoral en plein processus. L'un des points qui suscite les commentaires, c'est la suppression de l'enveloppe accolée à celle servant aux électeurs à mettre les bulletins de leurs candidats.
Cette enveloppe dite « poubelle » a été supprimée et l'opposition crie au scandale. Le pouvoir se défend, expliquant que cette suppression a été demandée par l'opposition via un mémorandum écrit et déposé à la Cour constitutionnelle. Qu'en est-il vraiment ? Notre correspondant à Libreville, Yves-Laurent Goma a posé la question à Jean Robert Goulongana, vice-président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), député et président d'un groupe parlementaire de l'opposition.
« Oui, cette recommandation existe bien dans le mémorandum. Mais à une condition, que l'on introduise le bulletin unique. Bien entendu, s'il y a un bulletin unique, on n'a plus besoin d'enveloppe à coller puisque le bulletin entre dans l'enveloppe, et à ce moment-là, il n'y a plus de problèmes.»
RFI : Aujourd'hui, le pouvoir dit que c'était une de vos doléances...
« La demande était précise. C'était la suppression de l'enveloppe à coller avec l'introduction du bulletin unique. Donc si c'est notre doléance que le gouvernement a prise, il aurait dû la prendre complètement, pas à moitié. Ce que nous craignons, c'est l'achat des consciences et l'achat des votes. Le vote doit être secret, et il n'est pas normal que contre des espèces, on puisse trahir son vote.»
RFI : Et si vous n'obtenez pas de la Cour constitutionnelle l'annulation de cette loi modifiée, allez-vous tout de même partir aux urnes ?
« Nous aviserons. De toute façon, nos instances examineront la situation et nous verrons ce qu'il y a lieu de faire ».