La Banque centrale du Burundi vient d'annoncer l'approbation par le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI), il y a deux jours, d'un crédit de 200,2 millions de DTS soit 271 millions de dollars sur un peu plus de 3 ans, en vue « de soutenir les réformes économiques » dans ce pays, classé le pauvre du monde selon la Banque mondiale.
Une décision qui tombe à pic, au vu de la situation économique catastrophique du pays. Elle était attendue avec impatience à Gitega, capitale du Burundi, depuis trois mois. Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a enfin approuvé ce lundi 17 juillet l'accord conclu entre les deux parties en avril, le premier du genre depuis la crise de 2015 au Burundi.
Ce 17 juillet 2023, le Conseil d'Administration du @FMIactualites vient d'appouver un programme de 38 mois au titre de facilté élargie de Crédit en faveur du #Burundi, pour soutenir les #réformes économiques du pays.-- Banque de la République du Burundi (@BankiNkuru) July 17, 2023
Au final, le FMI va prêter au Burundi quelque 271 millions de dollars américains, pour soutenir les réformes économiques qu'il doit mettre en place. Gitega s'est engagé notamment à augmenter ses recettes internes, à unifier les marchés de change officiel et parallèle après avoir déjà dévalué sa monnaie de 38%, à libéraliser ce marché, ou encore à lutter contre la corruption.
Le FMI s'est engagé à décaisser immédiatement une partie de cette aide, 62,6 millions de dollars qui doivent être dans les caisses de l'État au plus tard aujourd'hui, selon nos sources, rapporte notre journaliste Esdras Ndikumana.
Un pays au bord de l'asphyxie économique
Manque cruel de devises, sévères pénuries de carburant, de sucre et même de limonades... C'est une véritable bouffée d'oxygène pour ce pays classé le plus pauvre du monde par la Banque mondiale, et qui était au bord de l'asphyxie économique, souligne un économiste burundais. Ce dernier estime toutefois que ça ne sera pas suffisant au vu des nombreux défis auxquels le pays fait face, et surtout de la corruption qui gangrène le pouvoir.
Mais « c'est surtout un signal lancé à tous les bailleurs de fonds du Burundi qui attendaient cet accord pour reprendre leurs aides », a expliqué un cadre du FMI.