Les démarches pour établir la souveraineté numérique avancent à grand pas, d'après le ministre du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications, Tahiana Razafindramalo.
Un budget de 50 millions de dollars, provenant des ressources propres de l'État, a été alloué à ce projet de souveraineté numérique, a annoncé le ministre Tahiana Razafindramalo. « En effet, la menace des attaques extérieures, telles que les cyber attaques, les piratages et le vol de données ciblant les sites web, les logiciels, les applications et les systèmes d'information, plane toujours lorsque l'on parle d'accès à Internet. Ces risques touchent tous les pays et les gouvernements ne sont pas non plus épargnés » a-t-il souligné.
À titre d'exemple, l'association des entreprises du e-commerce déplore près de 40 000 incidents d'intrusion informatique par jour. Par ailleurs, le contrôle de l'utilisation des données personnelles des citoyens au niveau des opérateurs privés de télécommunication, fait défaut, a-t-on indiqué. Elles font souvent l'objet d'usages abusifs à des fins de publicité. En 2019, l'État a entrepris la mise en place de la souveraineté numérique avec les mesures associées, notamment un volet réglementaire et un support technique.
Depuis, différentes entités se mettent en place progressivement, telles que l'unité de gouvernance digitale, le Centre national de l'état civil et de l'identité (CNECI) et la Commission malgache de l'informatique et des libertés (CMIL). Le ministre a indiqué que le Computer incidence response team, l'instance chargée d'assurer la sécurité des systèmes d'information, verra le jour très prochainement.
Data center
Côté technique, le ministre a souligné que l'État possède déjà un data center qui agrège les données, logiciels, applications et sites web utilisés par le gouvernement et ses démembrements. Développée en collaboration avec l'entreprise Huawei, cette structure répond aux normes internationales Tier 2. Sa gestion et sa protection sont coordonnées par l'unité de gouvernance digitale conjointement avec les directions des systèmes d'information des différents départements ministériels. Par ailleurs, ces derniers ne procéderont plus aux infrastructures des opérateurs privés.
« L'État a, en effet, déployé un réseau privé de fibres optiques de 300 kilomètres à Antananarivo, qui va connecter toutes les entités publiques et permettra de se décharger de la dépendance vis-à-vis des infrastructures des opérateurs privés de télécom » a expliqué Tahiana Razafindramalo. Le ministère de la Sécurité publique, le secrétariat d'État à la gendarmerie et le ministère de la Défense nationale, assureront la gestion du réseau, quand le ministère du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications s'occupera, de son côté, du support technique.