Le conflit qui fait rage depuis près de trois mois au Soudan entre l'armée et les paramilitaires a forcé plus de 3,3 millions de personnes à fuir leur foyer dont près 733.000 réfugiés, a indiqué mercredi une agence des Nations Unies.manitaire sur le Soudan.
Le nombre de personnes ayant fui à l'étranger les combats au Soudan avoisine les 732.000, tandis que celui des déplacés dans le pays dépasse les 2,6 millions, selon le portail de données en ligne de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
« L'estimation actuelle du nombre total de personnes récemment déplacées au Soudan s'élève à 2.613.036 personnes (523.142 ménages) », a détaillé cette agence onusienne basée à Genève.
L'évaluation actuelle de l'OIM a permis d'observer le nombre de personnes déplacées dans l'ensemble des 18 États du Soudan. Les proportions les plus élevées de personnes déplacées ont été observées dans les États du Nil fluvial (16 %), du Nord (13 %), du Nil blanc (10 %) et du Sennar (8 %). Les équipes de terrain de l'OIM rapportent que les personnes déplacées observées étaient originaires de huit états.
Plus de 260.000 réfugiés au Tchad
La majorité (73 %) aurait été déplacée de l'État de Khartoum, la capitale fédérale du Soudan. Suivent le Darfour occidental (8 %), le Darfour du Nord (7 %), le Darfour du Sud (6 %), le Darfour central (4 %), le Kordofan du Nord (0,37 %), le Kordofan du Sud (0,30 %) et de l'Aj Jazirah (0,01 %).
Outre les déplacements internes, le contexte soudanais a provoqué des mouvements transfrontaliers mixtes. Selon les données collectées et compilées par le HCR, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, près de 732.823 réfugiés ont fui vers le Tchad, l'Égypte, le Sud-Soudan, l'Éthiopie et la République centrafricaine (RCA), à la date du 16 juillet 2023.
La moitié des nouveaux arrivants sont des femmes et des enfants.
Le décompte montre que 260.390 réfugiés ont fui vers le Tchad, tandis que 255.565 réfugiés et demandeurs d'asile sont arrivés en Égypte. Au Sud-Soudan, 174.340 réfugiés sont arrivés dans le pays, 91 % d'entre eux étant des réfugiés sud-soudanais qui sont retournés dans leur pays d'origine.
« Quelques 25.540 réfugiés sont également arrivés en Éthiopie et 16.988 réfugiés et rapatriés en République centrafricaine », a indiqué le HCR, qui continue de surveiller les mouvements des personnes contraintes de fuir le Soudan, a la fois qu'il fournit une aide et une protection vitales.
Détérioration de la situation humanitaire
Plus de trois mois après le début du conflit, les besoins humanitaires au Soudan et dans les pays voisins continuent d'augmenter à mesure que la situation se détériore.
Le système de santé est proche de l'effondrement et la production des cultures de base est menacée par le conflit.
« Le 16 juillet, le commandement général des forces armées a annoncé que l'hôpital spécialisé Alia d'Omdurman avait été attaqué et avait subi d'importants dégâts », a souligné l'OIM, relevant que « le système de santé est proche de l'effondrement ».
Selon l'agence onusienne, les hôpitaux qui fonctionnent font état d'une nouvelle pénurie de médicaments et de gardes de 32 heures de médecins et d'infirmières.
Par ailleurs, la production des cultures de base est menacée par le conflit et les agriculteurs mettent en garde contre une faible productivité. La saison des pluies et les inondations vont encore aggraver une situation déjà précaire, en amplifiant les risques d'épidémies.
« La complexité du contexte opérationnel au Soudan et les défis qu'il pose aux acteurs humanitaires pour répondre aux besoins des populations touchées ont également été soulignés dans la récente déclaration du chef des secours humanitaires (OCHA), Martin Griffiths », a conclu l'OIM dans son dernier rapport de situation humanitaire sur le Soudan.