Kenya: Nouvelle journée de contestation contre la loi de finances, des centaines d'interpellations

Nouvelle journée de contestation et d'affrontements mercredi 19 juillet au Kenya entre police et manifestants, mobilisés à l'appel de l'opposant Raila Odinga. Dans l'ensemble, la mobilisation a semblé plus calme que la semaine dernière. Plus de 300 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, ont toutefois été interpellées. Des sources médicales font aussi état de blessés, même si aucun bilan n'est disponible pour le moment.

Le pouvoir avait promis de répondre avec fermeté. Et ce fut le cas. Le nombre d'interpellations qui ont eu lieu ce mercredi en témoigne. Nairobi, Mombasa ou encore Kisumu dans l'ouest, avaient été placés sous haute surveillance policière. Cela n'a pas empêché certains Kényans de braver l'interdiction de manifester, ce qui a donné lieu à des batailles rangées : jets de pierres et pneus brûlés contre gaz lacrymogènes dans certains quartiers de Nairobi et d'autres villes du pays.

Le conseil des médias du Kenya a dénoncé l'interpellation « arbitraire » de plusieurs journalistes et se dit « très inquiet », alors qu'un policier déguisé en journaliste a été vu en train de procéder à des arrestations d'un manifestant. Un subterfuge qui « menace la sécurité des journalistes », alerte l'organisation.

Raila Odinga n'est pas apparu publiquement, mais sa coalition a dénoncé une série d'interpellations dans ses rangs, y compris celle du porte-parole de l'opposant. Le président William Ruto, lui, avait maintenu un agenda chargé. En déplacement à Kericho, il a accusé son ancien rival à la présidentielle de vouloir semer « le chaos ».

Le pays a fonctionné au ralenti mercredi. De nombreux commerces n'ont pas ouvert. Chaque journée de mobilisation paralyse l'économie, ce qui divise l'opinion. Si une majorité de Kényans conteste les nouvelles taxes instaurées par le chef de l'État, beaucoup se plaignent aussi de l'impact de ces manifestations sur leur économie de survie. Le mouvement lancé par Raila Odinga est censé durer trois jours. L'opposant appelle à reprendre la mobilisation jeudi, jour où les écoles fermées mercredi rouvriront.

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