La bagarre de mardi entre des militants supposés proches d'Abdoulaye Diouf et des souteneurs du Premier ministre, Amadou Ba, n'est pas un fait isolé. L'Alliance pour la République (Apr) commence à habituer les Sénégalais à ce genre de pratiques. En période d'investiture surtout, ils étalent leurs divergences au point d'amener le président de la République, Macky Sall, à intervenir.
Avant-hier, mardi 18 juillet, les militants du parti présidentiel (Apr) se sont donné en spectacle. Une bagarre entre les militants d'Abdoulaye Diouf Sarr et ceux du Premier ministre, Amadou Ba, serait à l'origine de la mise en sac du siège de leur parti.
Au moment où les leaders et autres sympathisants disent avoir donné carte blanche au président de la République, Macky Sall, qui a renoncé à une troisième candidature, pour choisir celui qui présidera aux destinées du parti lors de la prochaine présidentielle, il est loisible d'affirmer dès à présent que les guerres de positionnement ont commencé.
Et la bataille risque de faire rage car le président de la République, Macky Sall, a habitué ses militants à sa présence. Son départ annoncé ravive donc la guerre de succession qui risque d'être âpre.
Seulement, il n'y a rien de nouveau sous les cieux. L'Alliance pour la République (Apr) a habitué les Sénégalais à des engueulades et à batailles rangées surtout en période d'investiture. En 2019, alors que le président de la République Macky Sall engageait son investiture à la présidentielle, les jeunes de son parti se sont affrontés au stade Iba Mar Diop de Dakar en faisant fi de la présence remarquée des leaders de leur organisation politique qui étaient fortement présents.
En juin dernier, deux tendances de jeunes dont l'une favorable au secrétaire général de la Convergence nationale des jeunes républicains (Cojer), Moussa Sow, et l'autre proche d'Abdoulaye Ndiaye, de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), ont tout détruit sur leur passage. Le siège de l'Apr fut ainsi réduit à un véritable ring.
Les camps de Thérèse Faye et de Marième Babou se sont affrontés assez souvent. En mars dernier, divisés par la réplique à apporter aux sorties d'Ousmane Sonko de Pastef, des partisans du président de la République, Macky Sall, en sont aussi venus aux mains.
Dans la banlieue Dakaroise aussi, les militants de cette formation politique s'illustrent très souvent par des bagarres. Les proches du maire de Pikine, Abdoulaye Thimbo, ceux du maire de Mbao, Abdou Karim Sall, et l'ancien questeur à l'Assemblée Nationale se sont rudement affrontés.
En février 2019, une bagarre chez Farba Ngom s'est soldée par une perte en vie humaine. Toujours dans cette zone, un différend entre les partisans de ce même Farba Ngom et un autre responsable politique de Matam, Mamadou Mory Diaw, s'est soldé par une dizaine de blessés. Rappelons que lors d'élections législatives ou locales, la mésentente entre camarades de parti a obligé à plusieurs reprises le président de la République, Macky Sall, à faire un choix sans en donner la prérogative aux militants à la base.