La pléthore de personnel fait l'objet de négociations. La restructuration suit son cours. En conformité avec le Plan stratégique d'expansion de La Poste. Objectif recherché : permettre à la société nationale de retrouver sa viabilité financière.
Les choses s'accélèrent à La Poste. Syndicats et Direction générale ont ouvert des négociations. Dans le calme et la sérénité. Sous la supervision de la tutelle. Et tout récemment, le Premier ministre a présidé une rencontre spéciale sur la situation du Groupe. Amadou Ba en a même rendu compte au Gouvernement en Conseil des Ministres. Conformément aux instructions du Président de la République qui veut redonner un nouveau souffle à la boite. « Nous avons réfléchi sur le cas de la Poste et le Premier ministre et son Gouvernement travaillent pour un Plan de sauvetage », avait déclaré le Chef de l'État qui accueillait, le 1er mai 2023, les Centrales syndicales au Palais de la République.
Ce jour-là, Macky Sall avait fait état d'une situation « insoutenable » à la Poste, se montrant préoccupé, indexant les recrutements politiciens et invitant « tous à la compréhension » pour aider la société à redémarrer. Un redémarrage qui doit d'abord et avant tout passer par le départ d'une bonne partie du personnel. « Le nombre et les postes concernés restent à déterminer. Ce sera un Plan quinquennal suivant un consensus et un planning bien ficelé. Mais nous n'en sommes pas encore là », soutient le Directeur général Mouhamadou Diaité, rassurant que tout se fera dans les règles de l'art. L'enjeu étant de réduire les lourdes charges qui pèsent sur la société nationale, d'amorcer un nouveau départ et de redonner confiance aux usagers.
Suffisant pour dissiper les doutes et appréhensions du personnel. « Pour le moment, nous ne sommes qu'au début des échanges. D'ores et déjà, il faut dire que nous apprécions l'ouverture de ces négociations. Nous ne pouvons qu'être optimistes en attendant de recevoir les propositions de la direction générale », s'est exprimé le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des Postes, Ahmed Diouf, souhaitant que les agents appelés à partir soient mis dans d'excellentes conditions de départ. « En cas de nécessité, les syndicats feront des contre-propositions. Nous tenons absolument à ce que les droits des travailleurs soient respectés ».
Sérénité et optimisme
À la Direction générale de la Poste, tout se passe comme si de rien n'était. Même ambiance de travail. Accueil chaleureux et convivial. Aucun impair. Le service fonctionne. Les activités se poursuivent. Normalement. À la grande joie des usagers qui entrent et ressortent. Satisfaits. « J'ai été bien accueilli. Franchement, je n'ai pas eu le sentiment d'avoir rencontré des agents anxieux », témoigne un usager debout devant le siège. Quelques pas, nous voici à la réception. « Nous faisons correctement notre travail comme d'habitude », souffle un agent assis dans la salle d'attente qui jouxte la réception. Le plan social annoncé ? « C'est vous qui me l'apprenez », lance-t-il, nullement perturbé. « Je ne savais pas que j'allais me retrouver ici.
Et quand ce sera terminé, je partirai », philosophe notre interlocuteur impassible, sous le couvert de l'anonymat. Un cas loin d'être isolé. Nombreux sont les agents de la Poste interpellés dans les couloirs du siège et qui sont indifférents, flegmatiques. « C'est bizarre. On entend beaucoup de choses dehors. Mais au sein de la boite, on fait focus sur le travail. Nous sommes concentrés sur les projets en cours et la relance des activités », lance une dame devant son ordinateur. « Personnellement, je n'ai aucune crainte. Aucun souci ». Sa collègue renchérit : « Sérénité, optimisme et foi en Dieu. Ceux qui doivent partir partiront. Les autres vont rester. Et la vie continue », déclare-t-elle, s'empressant d'ajouter : « Contrairement aux idées reçues, la Poste est remplie d'agents professionnels, bien formés et pouvant servir dans toutes les grandes entreprises du pays ».
Dans un long couloir, devant l'ascenseur, un autre agent se montre également très serein. Mais visiblement préoccupé et très affecté par les « caricatures, le lynchage médiatique et le manque de respect » dont sont victimes ses collègues. « Le Sénégalais lambda pense aujourd'hui que la Poste est une garderie où l'on entasse des gens incultes, médiocres et qui sont payés à ne rien faire. C'est à la fois frustrant et insultant pour mes collègues et moi qui avons fait de longues études avant de tout donner à cette entreprise ». Notre interlocuteur insiste : « En réalité, il ne s'agit pas de voir qui reste et qui part. Le plus important est de voir comment sauver La Poste qui est un patrimoine national ».
AMAR DIOP, INSPECTEUR RÉGIONAL DU TRAVAIL DE DAKAR
« Il y a des étapes à respecter et des mesures d'accompagnement à prendre avant tout Plan social ».
Un Plan social, comment ça marche ? Éléments de réponses avec Amar Diop, inspecteur régional du travail de Dakar.
L'inspecteur du travail parle d'abord et avant tout d'une situation regrettable à la Poste. « C'est toujours difficile de voir une entreprise se séparer de ses agents. Mais, ce sont des choses qui arrivent. Et quand c'est le cas, il faudra prendre les mesures idoines pour réajuster et repartir sur de nouvelles bases », estime Amar Diop, inspecteur régional du Travail de Dakar. Sur le plan social annoncé, il parle d'étapes, de préalables à respecter « scrupuleusement » et des mesures d'accompagnement à prendre. Le contrat de travail, dit-il, est individuel. « Le travailleur négocie avec l'employeur avant de conclure son contrat. Et quand il décide de le rompre, il en discute les modalités directement avec le même employeur. J'imagine que la direction générale du Groupe la Poste est en train de négocier le cadre et les grands axes du schéma. Par contre, c'est un protocole de rupture signé par les travailleurs qui va rompre les contrats. Je veux simplement dire que les syndicats peuvent négocier, approuver les conditions du cadre général, mais si les travailleurs concernés ne sont pas d'accord, il n'y aura pas de départs négociés », explique Amar Diop, rappelant que tout ce processus est encadré par des règles strictes. L'inspecteur du Travail est formel : « Il appartiendra à chacun des agents concernés de discuter directement avec l'employeur des modalités de son départ ». Les syndicalistes, soutient M. Diop, définissent les critères et les droits des travailleurs appelés à quitter le Groupe. « Ils peuvent même arrêter, en parfaite intelligence avec les travailleurs concernés, le montant que touchera chaque agent. Mais tout cela doit être accepté. L'agent concerné peut, à chaque étape du processus, faire une contreproposition, remettre en cause ce qui est arrêté et défendre ses intérêts. On peut dire que le travailleur reste maître de son destin », souligne l'inspecteur régional du travail de Dakar. Sur le calcul des droits, c'est l'ancienneté qui est le principal critère. Mais fait encore savoir M. Diop, tout doit être négocié entre le travailleur et son employeur. « Toujours est-il que les modalités doivent être suffisamment attractives pour pousser l'agent candidat au départ à rompre son contrat ». En cas de désaccord, que prévoient les textes ? « C'est simple », répond l'inspecteur régional du Travail de Dakar. « En cas de désaccord et que les protocoles ne sont pas signés, l'employeur n'aura pas le choix. Il décidera précisément d'un licenciement pour motifs économiques. Ce qui compliquerait la situation », ajoute Amar Diop, rappelant le rôle facultatif d'accompagnement de l'inspection du travail pour éclairer sur des termes, rassurer les parties en donnant des informations sur les aspects juridiques. « Nous avons aussi un rôle qui est obligatoire. L'inspection du travail doit être informée de toutes les négociations qui aboutissent à la signature d'un protocole de séparation amiable. C'est une obligation prévue par l'article 64 du Code du travail », précise Amar Diop, relevant que dans le cas de licenciements pour motif économique, un critère bien précis est à retenir : l'aptitude professionnelle. « Et si avec ce critère, on n'arrive toujours pas à départager les travailleurs, on fait appel à l'âge. Les plus jeunes partent. Les séniors restent ».
CHEIKH DIOP, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA CNTS/FC
« Ceux qui acceptent de partir doivent bénéficier d'un Plan qui facilitera leur réinsertion »
La Direction générale de la Poste doit être « indulgente et généreuse » en proposant aux plus de 2700 agents appelés à partir un Plan adapté qui facilitera leur future réinsertion.
Le Secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Forces pour le changement (Cnts/FC), Cheikh Diop, tient à le rappeler : le désastre financier dans lequel se trouve le Groupe La Poste ne relève pas de la responsabilité des travailleurs. Au contraire, dit-il, les travailleurs de cette société nationale sont plutôt des victimes d'un « style de management inadéquat » qui a atteint ses limites et qu'il faudra nécessairement repenser. « Voilà pourquoi, nous alertons pour dire que les travailleurs ne doivent justement pas payer les pots cassés. Ceux qui acceptent de partir doivent être mis dans de bonnes conditions et bénéficier d'un Plan de départ excellent qui facilitera leur réinsertion », a fait savoir Cheikh Diop qui avait porté le combat des travailleurs de la Poste auprès du Chef de l'État Macky Sall. C'était le 1er mai 2023, à l'occasion de la remise des cahiers de doléances des Centrales syndicales au Palais de la République. Une interpellation qui a eu le mérite de relancer le débat sur la situation préoccupante du Groupe. « La situation actuelle ne peut plus continuer et exige bien évidemment des mesures urgentes et courageuses. Oui à une réadaptation et à une réorganisation de la Poste. Et les négociations ouvertes doivent aboutir à la mise en place d'un Plan social consensuel qui permettra à la société nationale de survivre », soutient le Secrétaire général de la Cnts/Fc qui rappelle et insiste que son souhait « le plus ardent » est de voir les travailleurs concernés par le Plan social partir « dans de bonnes conditions ». Indispensable pour faciliter leur future réinsertion dans la vie active. Cheikh Diop qui dit avoir négocié « d'excellents Plans sociaux dans le secteur pétrolier » est formel : la Poste doit miser sur le digital, se réadapter et réorganiser son personnel pour redémarrer. « Nous sommes disposés à mettre notre expérience au service des travailleurs ».
MOUHAMADOU DIAITÉ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA POSTE
« Le Groupe va être restructuré dans le sens d'une recapitalisation »
Plan social annoncé, restructuration en cours, patrimoine immobilier et foncier, paiement digital, partenariats, logistique... Le Directeur général, Mouhamadou Diaité, dévoile les contours du Plan stratégie d'expansion de La Poste. Entretien.
Comment se porte actuellement la Poste ?
La situation de la Poste n'est pas plus dramatique que celle d'autres entreprises publiques. Je peux même dire que la situation des entreprises publiques sénégalaises n'est pas plus dramatique que dans les autres pays d'Afrique, notamment de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) qui est notre référence. Je reviens d'un forum de leaders postaux de l'Afrique tenu à Abidjan (Côte d'Ivoire) où je me suis rendu effectivement compte que la plupart des Postes, surtout africaines, sont dans une situation même pire que ce que nous connaissons au Sénégal. C'est vrai, la poste sénégalaise vit une situation difficile, une crise à la limite insurmontable, mais ce n'est pas pour autant dramatique. Elle peut être dépassée. Il nous faut simplement revoir le modèle économique postal, le corriger et l'adapter aux réalités actuelles. Je veux dire que ce modèle, qui est fondé sur le service postal universel de distribution de la messagerie et de distribution du courrier, doit être amélioré, soutenu davantage par une nouvelle forme de logistique et s'adapter aux technologies de communication et qui doit faire de la digitalisation un puissant levier pour assurer des lendemains meilleurs à la Poste. Et la Poste sénégalaise est dans cette dynamique. Depuis septembre 2022, nous avons adopté un Plan stratégique d'expansion de la Poste avec la digitalisation comme l'un des piliers majeurs pour les 5 années à venir.
Justement, un Plan social a été annoncé. Comment comptez-vous mener ce dossier jugé sensible ?
C'est encore tôt de parler de ce Plan social qui, en réalité, n'en est pas un. La Poste connait des difficultés. Incontestablement. Nous cherchons l'origine de ces difficultés et prendrons les mesures qui s'imposent. Et comme tout le monde le sait, la pléthore de personnel est l'un des problèmes du Groupe. Des solutions doivent être absolument trouvées à ce niveau. Un dialogue sincère a été ouvert. Tout se passe bien. Et le moment venu, nous allons partager les conclusions des discussions en cours. Je veux simplement dire que les perspectives sont bonnes. Nous savons là où nous voulons aller. « Nous sommes soutenus et accompagnés par les autorités. Le personnel commence à percevoir les enjeux. Et tout cela est rassurant et annonce des lendemains meilleurs. On peut même dire que l'avenir de la Poste est rempli de promesses ».
Pas de Plan social pour le moment. En revanche, le processus de restructuration du Groupe a été effectivement lancé ...
Oui ! Ce projet a été lancé et suit son cours. Il y a un sous-comité de restructuration qui a été mis en place par le Gouvernement. Cette structure a été redynamisée et ces derniers temps, on a eu plusieurs séances de travail avec les services du Premier ministre et notre tutelle, le ministère en charge des Postes et des Télécommunications. Je dois dire que cette restructuration doit essentiellement s'orienter vers la recapitalisation du Groupe la Poste. Tout le monde sait que la Poste, c'est trois entités : une société mère et deux filiales à savoir Post finances (activités para bancaires) et Express made in Sénégal (courrier express, courrier hybride et activistes de communication et de logistique). « Le Groupe va être restructuré dans le sens d'une recapitalisation, mais d'une recapitalisation qui n'amène pas l'État à débourser de la trésorerie. C'est que la Poste doit de l'argent à L'État et l'État doit transformer cette dette en apport nouveau de capital. Ce qui va améliorer la situation patrimoniale du Groupe sans que l'État ne débourse de l'argent ». Il faut également dire que cette recapitalisation va toucher, à la fois, la maison-mère et les filiales. Enfin, la filiale para bancaire devra être transformée, à moyen terme, en banque postale avec comme conséquence l'ouverture du capital aux privés, conformément aux obligations de la Beceao (Banque centrale des Étas de l'Afrique de l'ouest).
Tout cela doit nécessairement prendre du temps...
Cela ne doit pas prendre trop de temps. Le Président de la République et son Gouvernement ont pris à bras le corps le problème. Le Premier ministre Amadou Ba en a fait le point lors du Conseil des Ministres du 5 juillet 2023. C'est la preuve que les autorités ont comme soucis majeurs de faire en sorte que ce dossier de restructuration aboutisse le plus rapidement possible.
Le Président Macky Sall ne va pas briguer un autre mandant en février 2024. Ne craignez-vous pas que cette non-candidature puisse modifier le Plan de restructuration de la boite ?
Non, du tout. L'État est une continuité. Il est vrai que le Chef de l'État et son Gouvernement sont dans une dynamique volontariste d'aider la Poste à sortir de la situation difficile qu'elle vit. Mais je sais que dans l'équipe du Président de la République, dans son entourage et même dans « Benno Bokk Yaakar » (Bby), toute personne qui viendrait le remplacer éventuellement devrait, en principe, continuer sa bonne vision et ses orientations qui sont largement partagées par ses collaborateurs. Aucune crainte donc à ce niveau. Aucune menace. Il n'y aura pas de ruptures du soutien de l'État par rapport à l'entreprise de restructuration de la Poste. Cela ne peut pas être.
La Poste, c'est un lourd passif, mais c'est aussi un important patrimoine immobilier et foncier. Pouvez-vous le confirmer ?
Effectivement, la Poste a, entre ses mains, un important patrimoine immobilier et foncier. J'utilise le terme « entre ses mains » et non « propriétaire ». À juste titre. En faisant l'inventaire de ce patrimoine, on a constaté que sur plus d'une centaine d'unités immobilières et foncières, la Poste n'a de titre foncier que sur une seule unité qui est située à Liberté 4 (Dakar). Je veux dire que la société nationale la Poste n'est propriétaire que d'un seul titre foncier. Pour le reste, les situations sont différentes les unes des autres. Il y a la situation de titres fonciers appartenant à des organismes qui ont donné naissance à la Poste : Office fédéral malien de la Poste, Office des Postes et télécommunications qui sont propriétaires, qui ont des titres fonciers exploités par la Poste, mais qui ne sont pas encore à son nom. Il y a aussi des biens qui appartiennent à des entités qui ont non seulement donné naissance à la Poste, mais aussi à la Sonatel. Et certains de ces biens sont sous l'emprise et de la Sonatel et de la Poste. Il y a également des biens immatriculés au nom de l'État et qui sont offerts à la Poste en bail. Et même pour ce cas précis, il n'y a pas encore un bail qui soit établi, approuvé et inscrit au nom de la Poste. Le seul cas que nous sommes en train de conduire, c'est le dossier concernant le siège de la Direction générale dont le bail est à l'approbation. Nous avons aussi un autre cas dont le terrain relève du régime du Code civil napoléonien de 1804. C'est la Poste de Ponty qui, sous l'effet de la loi sur le domaine national, a été reversée dans le domaine national et qui peut être immatriculée sans formalités préalables comme le prévoit la loi. La procédure a été enclenchée pour que cette immatriculation puisse avoir lieu. Il y a enfin d'autres cas, les plus nombreux, qui sont carrément du domaine national. Et le domaine national, par essence, est exempt de l'appropriation privée.
Cette situation paradoxale a-t-elle des conséquences sur le fonctionnement de la Boite ?
Bien évidemment ! Des conséquences néfastes. Tout ce patrimoine peut être considéré comme des biens qui n'appartiennent pas à la Poste, mais qui lui sont affectés pour exploitation. Cela m'emmène finalement à dire que le patrimoine de la Poste est comme une sorte de chimère, une réalité pas encore concrète. Cela veut dire qu'en dehors des mises en valeurs réalisées, la valeur vénale du sol ne peut pas être versée dans notre bilan. C'est pourquoi la Poste détient, aujourd'hui, un patrimoine important, mais qui n'impacte pas sa situation bilancielle. Il faut qu'on aille vers une régularisation de cette situation pour renverser cette tendance.
Est-ce que des démarches sont enclenchées pour accélérer cette régularisation ?
Des démarches sont effectivement en cours. La primature nous a même demandé de lui faire la situation pour qu'elle puisse nous appuyer. Il y a des procédures qui demandent un décret, d'autres actes sont également à prendre. Le dossier ficelé à cet effet vient d'être transmis au Gouvernement. L'appui du Ministre de la Communication, de la Primature et du Ministre des Finances vont certainement donner les résultats escomptés et permettre, enfin, à la Poste de jouir de cet immense patrimoine. Parce que si tous ces biens deviennent titres fonciers de la société nationale et que leur valeur vénale inscrite au bilan de l'entreprise, à son actif, la situation patrimoniale de la Poste s'améliorera fortement.
En dehors de la digitalisation, avez-vous d'autres projets pour relancer durablement la Poste ?
Il y a beaucoup de projets en cours. Nous sommes en train de développer un programme de monétique pour émettre de la monnaie numérique. La carte bancaire « Postecash » vient d'être mise sur le marché. Il y a aussi le « Wallet » qui est dans une application qui s'appelle « GoPoste » (application de commande de services, de livraison) et derrière il y a un « Wallet » pour que le paiement soit digital. Cette innovation appelle des partenariats avec les banques, les institutions financières et d'autres technologies pour permettre de faire des transferts d'argent des smartphones vers les comptes bancaires ou vice versa. Mais « Goposte », c'est aussi une application téléchargeable, dans laquelle il est prévu plusieurs plateformes de services. Nous venons de contracter avec plusieurs conducteurs de taxis et des restaurateurs. Et d'autres corps de métiers (médecins, coiffeuses, avocats, huissiers) vont être approchés pour des contrats de prestations. Nous avons aussi le projet de développement de la logistique, avec le soutien de l'Union postale universelle, qui nous permettra d'acquérir des véhicules et des motocyclettes pour renforcer notre parc. Tous ces projets et applications vont naturellement impacter la vie quotidienne du Sénégalais de manière très large. Et permettre à la Poste d'élargir son offre de services, de se développer et de continuer d'être une fierté nationale.
Propos recueillis par A. DIALLO