La transformation des produits halieutiques joue un rôle important dans la création de revenus pour les insulaires. L'importance de l'activité a motivé le Fonds des Nations pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à développer des projets pour appuyer les femmes.
Selon l'administrateur national du projet Initiative pêche côtière en Afrique de l'Ouest au Sénégal, Amadou Oumar Touré, les initiatives dans les Îles du Saloum consistent, comme dans les autres zones d'intervention de la FAO, à offrir des avantages environnementaux, socioéconomiques durables et aussi des mesures incitatives pour les populations et l'amélioration de la chaine de valeur.
Le choix est motivé par les pêcheries comme la crevette, la sardinelle, l'arche et l'huitre. Du fait qu'ils sont frais de nature, les produits halieutiques sont difficiles à conserver. Pour les conserver et les vendre, il faudrait les transformer. «Cette activité de transformation des produits halieutiques est d'une importance capitale, dans la mesure où elle apporte de la valeur ajoutée aux produits halieutiques», rappelle Amadou Oumar Touré.
Dans les 19 Îles du Saloum, l'intervention de la FAO est notée. Près de 6500 transformatrices sont recensées à travers la Fédération locale de GIE de femmes de Fatick (FELOGIE). Déjà confrontées à plusieurs difficultés comme l'absence de formation, d'équipements et de financements, les femmes des îles ont exprimé leurs inquiétudes à cause de la future exploitation de pétrole.
Selon Amadou Oumar Touré, il n'y a pas de soucis à se faire. «Quand il y a quelque chose de nouveau, on est un peu prudent. C'est nouveau, le pétrole, le gaz, l'exploitation, on parle de grands bateaux. C'est tout à fait normal. Je pourrai rassurer ces femmes-là, les exploitations se trouvent au-delà de leur capacité à pouvoir venir exploiter leurs ressources. Sangomar se trouve à des kilomètres de là où les femmes travaillent. Elles mènent leurs activités au niveau des «bolongs», les bras de mer, mais pas dans l'océan. Là-bas, il n'y a pas d'exploitation de pétrole», dit-il.
Toujours à son avis, «Cela n'impactera en rien le travail qu'elles sont en train faire. S'il s'agit de la pêche, les femmes ne sont pas pêcheurs. Les quelques mareyeurs qu'on note parmi ces femmes-là, c'est vraiment celles qui ont de très gros moyens et sont à Djiffer. Dans les Îles du Saloum, la plupart des femmes qui travaillent là-bas sont des transformatrices et les produits qu'elles transforment se trouvent au niveau de ces bolongs-là».