Sénégal: Sit-in des populations de Diarifa pour réclamer des services sociaux de base - L'eau, les pistes, le courant électrique au centre de leurs exigences

20 Juillet 2023

Les populations du village de Diarifa dans la commune rurale de Baghère ont copieusement exprimé leur colère hier, mercredi 19 juillet, en dénonçant l'absence d'infrastructures sociales de base comme l'eau potable, le courant électrique et les pistes de productions. Le courroux de ces habitants est exacerbé par le fait d'être plus proches de certains services comme les installations électriques et les forages dont ils n'ont jamais bénéficié des prestations. Le maire de la commune est resté injoignable toute la journée de la manifestation.

En lieu et place d'une marche non autorisée, les populations du village de Diarifa dans la commune de Baghère, dans le département de Goudomp, ont organisé ce mercredi un sit-in avec un record de près de deux cents participants pour dénoncer l'absence de services sociaux de base. D'abord l'enclavement exacerbé par l'inexistence de piste carrossable : « nous avons organisé ce sit-in pour dénoncer l'injustice que nous vivons depuis bien des années.

Nous demandons la construction de la route qui mène à Baghère. C'est un tronçon qui est complètement dégradé et surtout en cette saison des pluies. Présentement il est impossible d'évacuer les produits de cru encore moins les malades ou femmes enceintes », déclaré Boubacar Koroboung, l'un des porte-paroles du jour.

L'absence du courant électrique reste inacceptable selon les manifestants : « en cette période du 21e siècle, il est inconcevable qu'une localité d'une si grande taille de plus de 600 âmes ne dispose pas d'électricité. Pour même recharger nos téléphones portables, nous sommes obligés d'aller jusqu'à Baghère. Les travaux ménagers des femmes se font à la main et nos enfants s'éclairent à la bougie pour apprendre leurs leçons, c'est vraiment injuste », se désolent les populations de Diarifa.

Cette colère se transforme en frustration à chaque fois qu'ils se rappellent de leur proximité avec la haute tension :0 « nous sommes à moins de deux kilomètres de Tabadjang et il est plus facile de faire le raccordement avec ce village. Pendant ce temps, certaines localités plus excentrées en disposent, c'est aussi de l'injustice manifeste ».

A en croire toujours un autre porte-parole Moustapha Koroboung, pour avoir de l'eau et d'une qualité douteuse, il faut se rapprocher des puits traditionnels : «l'eau est source de vie et si sa qualité est mauvaise, elle conduit directement à la mort. Ici, nous n'avons que deux puits traditionnels. Et nos dames et mamans se démerdent tôt le matin pour tirer l'eau de ces puits-là », se désolent-ils avant de poursuivre « et pourtant, il y'a un forage qui se trouve à moins de deux kilomètres de Diarifa.

A notre grande surprise, on nous dit que Diarifa ne fait pas partie de ce programme d'alimentation en eau potable. Nous dénonçons cette injustice. Comment vraiment comprendre que des villages qui se trouvent à sept kilomètres du forage soient alimentés pendant que nous nous sommes lésés », s'offusquent les manifestants toujours par la voix des deux porte-paroles Boubacar et Moustapha Koroboung avant de menacer de tourner le dos aux politiques si leurs doléances demeurent lettres mortes.

Le maire de Baghère Ababacar Sané n'est resté accessible que sur la boîte vocale de son téléphone durant toutes nos tentatives de le joindre.

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