Au moins douze organisations intervenant dans la production de la filière riz prennent part à un conclave de deux jours ouvert hier, lundi 17 juillet, à Sédhiou. L'objectif affirmé est de créer une synergie dans la production de semences de pré-base jusqu'au niveau R1 et du riz pluvial. Toutefois, des contraintes de plusieurs natures sont décelées au rang desquelles l'insuffisance des moyens ainsi que les structures en charge de la production, la remontée de la langue salée et l'ensablement des zones de bas-fonds. Des engagements sont pris pour relancer la dynamique et peser dans les objectifs de l'autosuffisance en riz.
Ces travaux regroupent les techniciens du développement rural des régions de Sédhiou, Kolda, Ziguinchor et de Kaolack dans le cadre de la mise en oeuvre du projet PDC-Vert du Programme national d'autosuffisance en riz (Pnar) en vue de l'élaboration d'un plan triennal semencier du riz.
Ousmane Kane Ndaw est expert en développement organisationnel du projet développement chaîne de valeur riz en Casamance et représentant du coordonnateur de l'antenne sud : « c'est un programme qui vise à relancer celui qu'on appelle le programme triennal semencier (Pts) et le Pdc-vert aussi joue le rôle d'animateur de la chaîne de valeur, de développer certaines synergies et complémentarités entre les acteurs de façon à trouver des solutions à ces problèmes de semences de pré-base » explique-t-il.
La démarche consiste à créer une synergie des acteurs pour accroître les chances de succès, relève Moulaye Kandé, le responsable de Sedab Sarl qui intervient dans la production de semences et d'engrais. Ce sont presque tous les acteurs qui interviennent dans la filière semencière.
Vous avez l'Isra et Africa Rice qui ont le monopole de production de semence de pré-base, vous avez les associations de producteurs et les sociétés privées de production comme la SEDAB qui les multiplient pour obtenir des bases et de R1 » a déclaré Moulaye Kandé avant d'ajouter : « il s'agit vraiment d'une activité pour redynamiser la filière de production de semences notamment la semence de riz pluvial ».
Du sel et du sable sur le chemin de l'autosuffisance en riz !
La remontée de la langue salée et l'ensablement des vallées apparaissent comme une grosse pierre sur le chemin de l'autosuffisance en riz : « vous avez parfaitement raison et c'est sans doute une très grosse pierre. Il y'a des projets et programmes qui luttent contre ces phénomènes. C'est un travail de très longue haleine; mais c'est quelque chose qui est à notre portée quoique difficile. Ça nécessite beaucoup de moyens financiers, de recherches et de patience », reconnaît l'expert Moulaye Kandé.
Au sujet de la disponibilité permanente des semences de pré-base, Solo Ibrahima Dramé, le contrôleur régional des semences et représentant du directeur régional du développement rural de Kolda préconise ce qui suit : « pour le moment il y'a deux structures qui sont chargées de faire des pré-bases. C'est l'Isra (l'institut de recherche agricole) de Djibélor à Ziguinchor et Africa Rice basée à Saint-Louis. Donc, le souhait est que l'on décentralise et qu'on donne des moyens à ces structures pour faciliter la production. Permettre aussi à d'autres organisations comme la Sedab de produire des pré-bases », fait-il observer.
Si et seulement si les fruits tiennent la promesse des fleurs, le riz va continuer de garder le sourire dans nombre de ménages et pour longtemps.