Ces dernières années, Keur Massar et ses environs et Rufisque sont devenu l'épicentre des inondations et leurs corollaires dans la région de Dakar. Les quelques millimètres de pluie enregistrés avant-hier, mardi 18 juillet 2023, annoncent déjà la couleur, provoquant d'énormes difficultés pour les automobilistes du département de Keur Massar.
Quelques militaires de pluie à Dakar et sa banlieue et bonjours les premiers désagréments. C'est le cas dans le 46ème département du Sénégal et ses environs, devenus depuis plus de trois hivernages l'épicentre des inondations à Dakar et sa région. Ici, la route des Niayes, qui relie Keur Massar à Tivaoune Peulh est impraticable. Le phénomène est récurent. Chaque année, pendant la saison des pluies, cette artère principale de la commune se transforment en lac, à plusieurs niveaux surtout les point bas et les crevasses, dès les premières pluies.
A quelques mètres du rond-point de Keur Massar, les cantines des commerçants ainsi que les étals des femmes qui exercent leurs activités sont sous la menace des eaux pluviales. Les eaux de ruissellement qui se sont déversés à cet endroit, la transformant en basin de rétention, notamment à hauteur de l'ancienne Gendarmerie, en face du marché, ont installé l'insécurité sur la route. Cette situation inquiète de nombreux chauffeurs et usagers. Ils craignent le pire, dans les jours à venir, le moment étant favorable à de fortes précipitations. Car, en général, les mois de juillet (vers la fin), août et septembre des quantités importantes de pluies tombent dans la région de Dakar.
Les nombreuses secousses ne rassurent guère les clients. Ils demandent aux conducteurs de rouler doucement. «Les autorités n'ont pas tiré les leçons du passé. Les eaux ont envahi cet axe. Aucune solution n'a été envisagée pour régler définitivement ce problème qui perdure des années. Les plans de lutte contre les eaux de ruissellement annoncés tardent encore à être matérialisé. Beaucoup de véhicules ont été endommagés, à cause des eaux», regrettent les transporteurs.
La réhabilitation de cette voix qui mènent, entre autres, au Lac Rose et d'autres la Grande Niayes jusqu'à Lompoul..., est nécessaire. «C'est à l'Etat de réfectionner toutes ces routes qui ont été dégradées par les eaux de pluies des précédents hivernages. Les communes n'ont pas les moyens de financer ces genres de travaux», a affirmé un habitant de la zone.
En ce qui concerne des désagréments occasionnés par les pluies, une vendeuse souligne : «nous pouvons rester des jours sans travailler, après de fortes pluies. Il n'existe pas de système d'évacuation des eaux stagnantes. C'est pourquoi, ce lieu situé dans un bassin est un réceptacle des eaux de ruissellement. Les canalisations vont finir par rejeter des eaux usées. Cela ne fera qu'exacerber une situation difficile à maîtriser».
Pourtant, les autorités ont été alertées, bien avant que l'hivernage ne s'installe. «Les conducteurs de voitures doivent prendre leur mal en patience. Vous pensez que c'est maintenant que les pouvoirs publics vont commencer à engager les travaux de cette route ?», s'interrogent les habitants de la ville.
Une route principale, car elle est incontournable pour les voitures qui assurent le transport des milliers de voyageurs en partance (ou en provenance) pour les localités de Niacuoulrab, Niague, Tivaouane Peulh, Sangalkam, le Lac Rose, entre autres. Les malades peinent à trouver une voiture pour leur évacuation à l'hôpital. La nuit, la situation s'empire. «Les prix du transport vont flamber. A cause de l'état des routes. Les rares chauffeurs qui acceptent de vous amener à destination, malgré la dégradation du trafic, vous obligent à payer plus cher», déplorent des usagers.
Pis, quand il s'agit d'évacuer un malade, les prix sont triplés. La plupart, des taximen que nous avons rencontrée estime que «c'est normal qu'on augmente les prix pendant l'hivernage, pour certains quartiers de la capitale. Nous courons des risques, nos véhicules peuvent s'enliser. Les pièces de la voiture peuvent se détériorer. Dès fois, on tombe en panne dans une marre d'eau en pleine circulation. Les gens pensent qu'avec tous ces problèmes, ce n'est pas raisonnable qu'on augmente tarifs», a fait remarquer un chauffeur de taxi. «Ceux qui veulent évacuer leurs malades à l'hôpital, au lieu de chercher un taxi, il y a un moyen plus adapté, très confortable : l'ambulance. Comme ça, ils payeront moins cher», a-t-il poursuivi.
Un jeune de Niacoulrab a, en travers la gorge, «l'escroquerie» dont il a été victime, lorsqu'il déménageait de Sicap Mbao pour s'installer dans la localité. «J'ai payé 10.000 FCFA entre Tally Mame Diarra à Fass Mbao et Niacoulrab. J'ai arrêté plus de trois taximen, quand je demande le prix, ils disent que c'est 10.000 FCFA. En réalité, c'est de l'arnaque, puisqu'ils savent que vous n'aviez pas d'autres solutions pour aller à destination.» Les populations souhaitent que des mesures adéquates soient prises, pour enrayer l'insécurité qui règne sur cet axe.