Afrique: Exportation des grumes - La date butoir de l'interdiction fixée au 31 août 2023

La ministre de l'Economie forestière, Rosalie Matondo, a annoncé, le 19 juillet, lors de l'adoption du projet de loi portant création du Centre national d'inventaire et d'aménagement des ressources forestières et fauniques, que la date butoir de l'interdiction de l'exportation des grumes en République du Congo est fixée au 31 août prochain.

Après un délai supplémentaire de deux mois, les sociétés forestières opérant au Congo seront interdites d'exporter les grumes. La directive prise par le ministère de l'Economie forestière interdit l'exportation des grumes pour favoriser leur transformation sur le territoire national. La même directive autorise la délivrance des documents aux usagers pour justifier les volumes annuels du bois ou d'autres produits à exporter.

« Les sociétés forestières, qui étaient confrontées à une difficulté liée à la crise sanitaire de Covid-19 et la guerre en Ukraine, nous ont demandé de leur accorder un délai supplémentaire pour l'achèvement de leur quota d'exploitation. Nous leur avons accordé deux mois supplémentaires pour que ces volumes d'achèvement soient exportés en matière de grumes. Donc, à partir du 31 août 2023, nous arrêtons complètement l'exportation des grumes au Congo », a annoncé Rosalie Matondo devant la représentation nationale.

Selon elle, toutes les sociétés forestières doivent avoir des unités industrielles de la transformation du bois. Dans toutes les conventions signées avec des partenaires qui arrivent, le gouvernement fait exigence de la mise en place d'une unité de transformation. « Le choix qui est fait par les sociétés forestières d'exporter des grumes, c'est un problème économique parce qu'elles vendent plus chère. Mais, aujourd'hui, nous allons arriver à contraindre nos partenaires à transformer ces valeurs ajoutées sur place, ce sont des emplois à créer », a poursuivi la ministre de l'Economie forestière.

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D'après elle, cette directive est également une exigence de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale qui interdisent les exportations des grumes dans la sous-région. En mettant en œuvre cette directive, le Congo voudrait suivre les pas de la République du Gabon, qui est le premier pays à avoir expérimenté la mesure.

Le deuxième vice-président de l'Assemblée nationale, Roland Bouity-Viaudo, qui a présidé la plénière du 19 juillet, a demandé au gouvernement de respecter la date du 31 août après le glissement de celle du 30 juin dernier. « Nous espérons que cette fois-ci ces dispositions seront d'application stricte. Souvenez-vous Mme, nous avons voté il y a quelque temps le texte de partage de production, jusqu'aujourd'hui, nous n'avons pas encore encaissé les retombées de cette loi.

C'est pour cela que nous vous invitons à oeuvrer pour que toutes ces lois que nous votons sur les forêts puissent nous permettre de générer des ressources importantes et substantielles pour notre pays. Les forêts sont aussi une ressource financière importante, à l'époque c'était l'une des principales ressources financières de notre pays », a-t-il insisté.

Respecter la norme d'exploitation forestière

S'agissant de la création du Centre national d'inventaire et d'aménagement des ressources forestières et fauniques, il s'agit d'un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Il est placé sous la tutelle administrative du ministère en charge des Forêts et la tutelle financière du ministère des Finances. Ce centre avait été créé par décret n°2002-435 du 31 décembre 2002, portant attributions, organisation et fonctionnement du Centre national d'inventaire et d'aménagement des ressources forestières et fauniques.

Répondant à l'engagement pris par le Congo de respecter la norme d'exploitation forestière qui équivaut à un à trois arbres exploitables à l'hectare, il a, entre autres missions, de conserver et actualiser les données des inventaires sur la forêt, la faune et les aires protégées ; élaborer et actualiser la cartographie nationale et le plan d'aménagement du domaine forestier national.

Le centre permet de cartographier toutes les séries en vue d'aider les partenaires et concessions à élaborer les plans d'aménagement ; propose et suit la révision éventuelle des plans d'aménagement des forêts et des aires protégées adoptés et mis en exécution ; assiste les services régionaux des eaux et forêts, les organismes publics et les entreprises privées des secteurs forestiers et de la faune dans la réalisation des travaux d'inventaires de la forêt et des aires protégées.

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