Congo-Kinshasa: Insécurité à Kwamouth - Plus de 3000 morts enregistrés

20 Juillet 2023

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitateurs des Nations Unies (OCHA), plus de 3.000 morts ont été enregistrés à Kwamouth, dans le Maï-Ndombe depuis le début du conflit au mois de juin de l'année passée. Il y a eu aussi plus de 150 milles déplacés, au moins 5 milles réfugiés, 26 structures sanitaires et 50 écoles détruites.

Ocha l'a révélé dans son rapport publié en début de semaine afin d'attirer l'attention sur l'insécurité qui prévaut dans cette partie du pays.

Cette organisation des Nations Unies rappelle que tout à commencé en juin 2022. En effet, des violences ont éclaté dans la province du Mai-Ndombe, dans l'ouest de la République Démocratique du Congo, et se sont étendues aux provinces voisines du Kwilu, du Kwango et à la

périphérie de la capitale, Kinshasa.

Un an plus tard, la situation demeure toujours inquiétante dans la mesure où de nombreux villages sont restés déserts.

Cinq choses à savoir sur la situation humanitaire actuelle

Selon le rapport d'OCHA;

- Plus de 161 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs villages. 5 000 personnes ont trouvé refuge en République du Congo voisin, selon les autorités locales.

- Plus de 3 000 civils tués. L'ampleur réelle pourrait être bien plus grande. Selon l'UNICEF, à la fin du mois d'avril 2023, au moins 3 000 civils ont été tués et 337 ont été blessés. Les territoires les plus touchés par ces violences sont ceux de Kwamouth (Mai-Ndombe) et de Bagata (Kwilu), ainsi que plus récemment le territoire de Popokabaka (Kwango), où les attaques ont été particulièrement violentes. Par ailleurs, l'accès reste difficile en raison de l'insécurité et de

l'état dégradé des routes, rendant difficile- voire impossible- la vérification des chiffres.

Au moins 26 structures sanitaires et 50 écoles détruites. Selon l'UNICEF, seulement 40% des aires de santé du territoire de Kwamouth sont fonctionnelles. Les services de 53 établissements sanitaires de la zone de Kwamouth où le système de santé rencontrait déjà des défis structurels- ont été fortement perturbés en raison de la désertion du personnel.

- Insécurité alimentaire et malnutrition généralisées. En effet, les violences ont affecté le secteur agricole, aggravant une situation alimentaire qui était, avant la crise, déjà précaire dans la région.

Selon le Programme Alimentaire Mondial, avant la crise, 39% des ménages dans la ville de Bandundu étaient touchés par l'insécurité alimentaire. Dans le territoire de Bagata, qui a accueilli la majorité des personnes déplacées, 78% de la population est touchée par l'insécurité alimentaire. Economiquement, la crise a appauvri des milliers de ménages, l'agriculture étant l'une des activités économiques principales de la région. Plus de 80% des personnes déplacées vivaient de l'agriculture. Au courant de l'année, au moins 15 enfants ont perdu la vie à la suite de complications sanitaires liées en partie au manque de nourriture à Bandundu.

- Les besoins dépassent la capacité des acteurs sur le terrain. Selon Ocha, les besoins urgents pour faire face à cette crise incluent la nourriture, les abris, les articles ménagers, l'accès aux soins de santé ainsi que les besoins en matière d'inclusion économique. Sur place, des acteurs humanitaires fournissent des soins médicaux ainsi que des services de soutien psychologique aux victimes. Au vu des traumatismes, il est également important de mettre en place des programmes de santé mentale, souligne Ocha.

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